M.

PÉRY

Michèle Knuchel-Bossel habite
Péry, enseigne au gymnase
français de Bienne et
peint durant son temps libre.
Une femme au planning
chargémais qui prend le temps
de peindre grâce à une technique
spéciale.
Née en Allemagne, Michèle
Knuchel-Bossel grandit à Fribourg
et arrête ses études après
le gymnase. Après plusieurs
petits jobs peu concluants, elle
répond à une annonce lui ouvrant
les portes d’un vieux
rêve, l’enseignement. «Toute
ma vie est le fruit du hasard, à
chaque fois, j’aurais pu prendre
d’autres décisions», déclare-
t-elle. Se sentant démunie
face à un métier qu’elle ne
connaissait pas suffisamment,
elle décide de suivre un cours
de formation pour adultes au
CIP à Tramelan et n’étant pas
complètement satisfaite, décide
de commencer des études
en psychologie à l’université.
Michèle Knuchel-Bossel enseigne
actuellement l’allemand,
la psychologie et la pédagogie
au gymnase français de
Bienne.
Comme de nombreux artistes
avant elle, c’est suite à un
coup dur que la peinture a pris
davantage de sens pour cette
artiste. «La peinture m’a fait
beaucoup de bien et j’ai continué
de la pratiquer par la
suite».
N’ayant pas d’atelier à domicile,
Michèle Knuchel-Bossel
s’assied sur le sol de sa maison
de Péry. Ses premiers tableaux
ont été entrepris en faisant des
formes dans du liège, en les
imprimant sur des toiles et en
peignant ensuite par-dessus.
«C’était trop contraignant
comme technique, alors j’ai décidé
de travailler avec du gel
structurant», explique-t-elle.
En appliquant le gel directement
sur la toile et en laissant
sécher au hasard, elle obtient
déjà un tableau qu’elle travaille
ensuite avec de la couleur,
en s’inspirant des formes
données par le gel. «Je m’inspire
rarement de ce que je vois.
Le plus souvent ce sont des
sentiments ou des souvenirs
qui cherchent à s’exprimer par
eux-mêmes», précise-t-elle.
Après une exposition collective
au Centre de culture et de
loisirs à Saint-Imier en automne
2008, plusieurs tableaux
de Michèle Knuchel-
Bossel sont actuellement visibles
à la villa de l’Association
culturelle et artistique Artéart
à Hauterive, où le vernissage
officiel est prévu pour le
12 septembre. «Michèle est
une force tranquille, c’est une
artiste qui sort de l’ordinaire.
Elle travaille avec des pigments
naturels et possède une
patience et une motivation incroyable.
Je pense qu’elle devrait
cependant travailler avec
des formats plus grands mais
comme elle a une telle rage de
finir rapidement pour montrer
ses toiles», révèle Pascal, le
maître des lieux. Et Michèle
Knuckel-Bossel d’intervenir en
souriant: «J’ai un tableau de un
mètre sur unmètre dans le coffre
de ma voiture».
LETIZIA PALADINO
Vernissage dimanche 12 septembre,
dès 15h, Artéart, «La Villa», route de
Champréveyres, 2068 Hauterive.
Plan et infos: www.arteart.ch
PEINTURE «Après le séisme» de Michèle Knuchel Bossel, un tableau aux
pigments naturels. A découvrir à la villa Artéart, à Hauterive. (L. PALADINO)

Michèle Knuchel expose ses
oeuvres à Hauterive
Habitant à Péry, Michèle Knuchel-Bossel enseigne
l’allemand et la psychologie et la pédagogie
au Gymnase français de Bienne et s’adonne à
la peinture durant ses loisirs. Née à Wiesbaden en
Allemagne, elle a grandi à Fribourg.
Sa rencontre avec Catherine Wagner, peintre à
Orvin sera le déclic qui l’amènera vers la peinture.
Autodidacte, elle a d’abord commencé ses
premiers tableaux en faisant des essais notamment
en découpant des formes dans le liège, en
les imprimant sur des toiles et en peignant ensuite
par-dessus. Puis, elle se tourne vers l’acrylique.
En appliquant le gel directement sur la toile, elle
dessine une structure, puis lorsque le gel structurant
est sec, elle applique les couleurs. Depuis
2008, elle utilise des pigments naturels de terre,
des ocres qui viennent du sud de la France.
Elle expose pour la première fois en 2005,
d’autres expériences suivront en 2006, 2008 et
2009. Elle a participé plusieurs années aux expositions
à la Décade à Péry, puis au CCL à Saint-
Imier. Le 12 septembre aura lieu le vernissage de
son exposition à Hauterive, à «La Villa» de l’Association
culturelle et artistique Artéart.
Pour Michèle Knuchel-Bossel, «Toute forme
d’art, professionnelle ou accessoire sert à exprimer
quelque chose que l’on n’exprime pas autrement
par des mots. La plupart du temps, on n’en
est pas conscient. M’inscrire à une exposition me
donne des envies de peindre, c’est paradoxal car
je n’ai pas d’atelier, donc je peins à la maison.»
Peindre est aussi une quête, une recherche pour
l’artiste de Péry qui poursuit: «Que faisons-nous
de notre vie à partir de données immuables, telles
que: qui sont nos parents, où sommes-nous nés,
quelles circonstances ont entouré notre naissance,
notre enfance? Je suis fascinée par ce que
je peux faire à partir de structures existantes et
par les reliefs qui parcourent mes tableaux comme
autant d’événements dans la vie de tous les jours.
La structure plus ou moins aléatoire créée à
même la toile me suggère quelles couleurs utiliser,
quel jeu d’ombres et de lumières mettre en
scène. Le jeu… des ombres, des lumières, des
couleurs… Est-ce que je joue ? Oui, mais c’est un
jeu structurant, celui qui construit la personne. Le
hasard… oui, mais il se laisse amadouer, il ne définit
qu’une partie du tout. Le reste, j’en décide.»
L’exposition est visible tous les jours de 14 h à 20 h,
à l’Association culturelle et artistique «La Villa»,
Domaine de Champréveyres, 2068 Hauterive.
A.Troesch