Marie Ollagnon

Cérémonies secrètes
Par Jocelyne Vidal
Le combat singulier de Dragon Ball et d’une divine marquise…L’étrange conversation d’une dame à la tête d’âne avec une autruche…Autant de cérémonies secrètes surprises derrière les boîtes translucides de Marie Ollagnon
« Rien n’est réaliste mais tout est vrai, rien n’est dit mais tout est suggéré » au fil de minutieux assemblages de jouets, tissus et figurines de porcelaine où Marie Ollagnon met en scène avec poésie la comédie humaine. Un nuage peuplé de personnes disparues tient à un fil au-dessus d’ une femme énigmatique. Un drapeau de dentelle noire flotte sur les relations orageuses entre intellectuelles et séductrices…Largement ouverts aux interprétations de leurs admirateurs, ces écrins de verre nous fascinent autant que Marie découvrant enfant, les personnages de porcelaine aux sourires figés derrière les vitrines de sa grand-mère. « Je n’avais pas le droit d’y toucher mais ils me faisaient imaginer plein de choses , aussi en récupérant ces vitrines il y a trois ans, j’ai décidé de m’amuser enfin avec ce qui se passait à l’intérieur ! »
Heureuse coïncidence…Issue d’une famille d’artistes, Marie qui peint depuis toujours, souhaitait faire évoluer son art vers la troisième dimension : « la sculpture m’intéressait moins que l’assemblage, le détournement d’objets cassés, réparés, embellis dans le théâtre intime de leur nouvelle existence. » Leur première vie s’était exprimée auparavant avec une telle intensité, au hasard d’une brocante ou d’un étal des Puces que Marie s’était sentie obligée d’acheter ce biscuit XIXème ou cette banale figurine de porcelaine.
Après des jours ou des mois de séjour sous l’œil vigilant de Picasso dans l ‘atelier de l’artiste, ils décrocheront le premier rôle d’une scénette aux côtés d’autres personnages clés de souvenirs d’enfance. Ces souvenirs aussi fragiles et précieux que l’émotion qu’ils suscitent , l’artiste les met soigneusement à l’abri des bruits et fureurs du temps dans leurs écrins de verre où fusent des éclairs de lumière. Une lumière bleutée aussi limpide que les vagues de « Paysages Intérieurs » où Marie Ollagnon a donné rendez-vous à Magritte et Turner.
Galerie virtuelle de Marie Ollagnon :