Added Oct 23, 2017
Note d’intention :
qui mieux que l’artiste peut parler de l'altérité ?
Lui qui dans la solitude de la création sait par avance qu’il ne pourra prétendre être
compris. Lui qui s’expose au spectateur sachant que celui-ci est un autre et que cet
autre recevra l’oeuvre dans son altérité.
L’autre, le différent, celui qui m'est étranger, un moi qui n'est pas moi et qui se prétend
toutefois mon semblable, mon alter ego, un autre soi en même temps qu'un autre que
soi ?
Une différence qui mène à l'incompréhension, à la dualité ?
Pourtant c’est en nous que nous rencontrons l’autre. C’est en nous que nous l’évaluons,
que nous le comprenons (prendre avec).
L'altérité est une notion exigeante qui nous demande à la fois d’aller voir en nous-même
sur quel genre de terrain nous évaluons l’autre et d’établir un dialogue avec lui, un
dialogue qui, s'il est authentique, nous “élargit de l'intérieur”.
De la même façon, pour “fabriquer” une oeuvre, autant que pour la regarder, il faut
établir un dialogue avec elle.
Un dialogue authentique, ancré dans le moment présent, en dehors du “connu”.
Alors dans cette triangulation : artiste, oeuvre, spectateur, plusieurs espaces d'altérité
se créent.
Entre l’artiste et son oeuvre.
Entre le spectateur et l’oeuvre.
Entre l’artiste et le spectateur.
Et pourtant de ce rapport d'altérité naît la beauté de l’art qui réside en ce que, au-delà
des différences, et des hiérarchisations, dans la résonance de la forme et de la couleur,
chacun découvre en lui sa part d'universalité.