josephka les amours éternels (2019) Painting by Charles Josephka

Les amours éternels, acrylics on canvas (46x55cm), 3 juin 2019.

Ce tableau s’inscrire dans la période « rose » de Josephka. Il s’agit de peintures ayant des teintes proches. Josephka a souvent utilisé le rose, le mauve ou le violet comme couleurs de fond ou couleurs principales de ses toiles. Ces couleurs caractérisaient dans la plupart des cas l’onirisme, mais aussi les sentiments de douceur, de bonheur et d’amour, et l’émotion.

En peignant, en créant ses œuvres, l’objectif principal de Josephka est de provoquer des émotions positives, et des sentiments optimistes. Ce n’est pas vaguement un choix, c’est une nécessité dû simplement à la difficulté de sa vie.

Dans cette peinture, comme sur la précédente (« le juste équilibre »), les éléments ne sont éparpillés sur la toile, isolés et reliés entre eux par des liens graphiques, des « câbles » qui les connecteraient (les lignes, les écritures, etc..). Dans cette peinture, les éléments sont comme soudés, regroupés, pour former un ensemble homogène.

Il y a aussi encore une fois une forme de mécanique à la fois belle et étrange, vivante, animale et machinale. Le tableau est vu comme un objet ayant une âme, un objet qui prendrait vie.

Ce tableau est chargé en symboles, mais aussi, fait plus rares dans les œuvres précédentes, d’éléments plus figuratifs. S’il se définit comme une toile un peu abstraite (et toujours surréaliste), on est ici dans un abstrait figuratif pop et positif. On retrouve quelques éléments d’écriture et de calligraphie teintés d’Asie. Mais on trouve aussi des motifs celtes, un signe du zodiaque qui est en même temps le symbole des Amazighs (les trois petits symboles qui semble sortir d’une sorte d’entonnoir ou de haut de cheminée (haut, à droite). Parmi les symboles, on peut aussi voir un visage au centre gauche, formé par le yin et le yang.

D’un point de vue technique, la toile est réalisée directement au pinceau (pas de marqueur, et pas de « brouillon » au crayon gris). Josephka réalise jusqu’à présent toutes ses toiles directement, spontanément, sans croquis préparatoires (sauf pour « l’effet contraire », la seule toile a avoir bénéficié d’un croquis préparatoire). Cette technique lui permet de concevoir ses toiles en étant « surréaliste », en état de « rêve éveillé », et d’accéder à une part inconsciente de lui-même.

Le titre « les amours éternels » fait référence aux différents amours de notre vie : l’amour paternel ou maternel pour ses enfants, l’Amour pour l’être aimé, l’amour des animaux ou de la nature, l’amour de son prochain (l’empathie) ou l’amour pour ses amis (amitié très forte), l’amour de l’art, etc…

Dans cette toile, Josephka a voulu rendre immortel ses amis malades comme lui, atteint d’hyperacousie profonde : les oubliés, ceux que certains jugent inutiles, transparents, invisibles, ces « fantômes » (comme il se définit lui-même) qui n’ont plus réellement de vie ou d’existence. C’est une façon de rendre éternels ses amis grâce à cette toile. C’est aussi une façon de parler d’une manière « positive » de cette maladie qui le touche, et d’aborder une autre facette : la relation avec les autres, l’influence qu’ils peuvent avoir sur votre vie. En tant qu’artiste, Josephka a été et est encouragé par ses amis malades, qui apprécient ses travaux, qui le félicitent, qui le soutiennent comme il essaie de les soutenir.

En rendant son oeuvre plus grande, plus riche, c’est aussi sa façon à lui de les remercier, de faire en sorte que jamais, les malades, ceux qui souffrent, ceux qui vivent dans la douleur chronique ou la souffrance mentale ne soient jamais oubliés. Ainsi, grâce à cette oeuvre, ces amis deviennent immortels, en quelques sortes.

Pour Josephka, l’art est d’abord un acte souvent solitaire mais qui a parmi ses objectifs d’être partagé, afin de diffuser les émotions et la beauté au public, à celui qui regarde et apprécie, à celui qui aime.

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