Bald in London Photography by Nico Cofu Arach

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This artwork appears in 26 collections
  • Original Artwork Photography, on Paper
  • Dimensions Height 17.7in, Width 12.6in
  • Categories Symbolism
Londres, sous la lune de Samaïn. Je quitte St Pacrass et reprends le metro pour Camden. La dernière fois que j'y étais passé il faisait jour, les ruelles dégorgeaient de touristes et j'étais accompagné; tout l'inverse à présent. La lune sur l'épaule je trace quelques fêtards grimés des stigmates dHalloween. Pourquoi eux? Pourquoi[...]
Londres, sous la lune de Samaïn. Je quitte St Pacrass et reprends le metro pour Camden. La dernière fois que j'y étais passé il faisait jour, les ruelles dégorgeaient de touristes et j'étais accompagné; tout l'inverse à présent. La lune sur l'épaule je trace quelques fêtards grimés des stigmates dHalloween. Pourquoi eux? Pourquoi par là-bas plutôt que d'autres vers ailleurs? Sans doute parce qu'il y a des nuits anciennes et balisées où il convient de se laisser guider par ce qui vient à vous, simplement avec humilité et légèreté... Sur ce chemin sans objectif mais pas sans focale je m'arrète devant un homme que personne ne semble voir et qui semble ne voir personne. La nuque courbée, son regard est figé sur la lumière au sol. Immobile, la tête ainsi baissée on l'eut dit en prière. Tout en lui contraste avec les vagues dissonantes de déguisements qui passent et s'effacent sur le trottoir. Je le regarde si longtemps que j'y perds l'équipage joyeux que je suivais. C'est que j'ai quelque pudeur involontaire à le capturer (photographiquement parlant, il va sans dire) et puis l'observer sans agir est un peu participer à sa méditation; une invitation clandestine que je ne suis pas être à refuser. Pourtant quand je pose finalement un genou à terre c'est bien pour lui shooter la gueule... Méditer, méditer, on peut pas toujours méditer... Ainsi dans la vrai posture d'un faux pénitent je me fais remarquer par une petite succube débutante qui m'invite à la suivre, à la photographier et puis encore à la suivre... Elle est adorable et convaincante, mais elle est pressée et veux rattraper ses copines tandis que l'homme, lui, ne bouge toujours pas. Elle est volubile. Il garde le silence. Je la shoote et la laisse partir avec le bruit puis je remets genou au sol et m'incline à nouveau pour faire ce qui pourrait devenir le cliché de cette petite soirée entre moi et qui peut savoir. Je vieillis... C'est indéniable. Cela se sent dans l'ordre de mes priorités. Toujours sans but ni escale j'ai néanmoins un cap, celui tracé des jambes et du rire de la joyeuse métisse... Et voilà donc comment, étant passé sous l'oeil et le marteau du forgeron à l'entrée des vieilles étables que je finis par la trouver contre un mur de briquettes humides et cramoisies, en haut d'un escalier peu engageant mais orienté à la lune comme la boussole pointe le nord...
L'inconnue semblait m'attendre, triste et obscène, nue jusqu'à en être chauve, abandonnée au sordide de ce recoin des anciennes étables londoniennes. Sur un matelas huileux de sacs poubelles noirs, elle avait des airs magnifiques d'odalisque de fin du monde, et dans la pénombre d'où ses yeux grands ouverts me fixaient encore sans âme, j'ai certainement dû sourire devant son corps livide, sale et démembré... J'ai posé l'appareil photo. L'idée de la figer ainsi dans toute sa déchéance ne m'est même pas venue. Je ne suis pas un grand pervers. Alors, je me suis approché, je l'ai voulue et je l'ai prise... Parce que tout de même Il y a des rencontres à Halloween qu'il ne faut pas gâcher quand tout l'univers conspire à vous réunir. Délicatement, mes doigts sont passés sous son menton et j'ai soulevé tout ce qui venait d'elle. Bien qu'évidé, le torse crasseux faisait son poids. J'ai cherché du regard ses bras aux alentours mais ils n'étaient pas là. Une marque derrière sa tête indiquait combien elle n'avait pas été ménagé pour se retrouver ainsi rendue aux ordures et révélait la matière grisâtre de son crâne. J'ai ramassé le Sony et suis redescendu comme un coupable, son visage au bout des doigts, son torse glabre pendulant au dessous... What a lovely night, Jack... ai-je pensé tandis que je quittais les ruelles sombres des anciennes étables de la capitale pour reprendre la rue vers autre part. J'abandonnais l'idée du pub cubain dont l'affiche m'avait dit "Come in! we're waiting for you..." C'est que tout cela m'avait donné "fin". Ce fut donc tout naturellement que je commandais pour une somme dérisoire un copieux autant que succulent Hamburger à peu de l'entrée du métro de Camden town, juste en face du seul sex-shop du coin. La viande était halal et l'eau était plate... Finalement j'en conclu avec appétit que tout concourait ici à rendre hommage à mon invitée, horriblement mutilée et avec peu de poitrine mais si sympathiquement dévergondée... Oui Jack, mon petit ripper... Indéniablement une très belle nuit que celle de cet Halloween londonien. Ne fut-il pas?
Epilogue, pour celles et ceux qui sont encore là...
Nous avons passé cette soirée d'Halloween ensemble, y avons fait des rencontres amusées et ne sommes parvenus à nous quitter... Alors, je l'ai ramenée à l'hôtel, ce qui ne posa aucun problème à la réception. (Dieux, que le tact britannique a du charme!) Quelques jours plus tard nous prenions le bateau pour le continent. Je l'y fit poser des coursives aux toilettes tandis que tous les bipèdes qui d'ordinaire la toisaient fermaient maintenant les yeux, sans doute par pudeur, pour ne pas la gêner ou possiblement parce qu'ils dormaient déjà.
Aujourd'hui, nous sortons moins souvent et, à écrire ces mots et m'en apercevoir, je me dis qu'un prochain Samaïn...

Leçon apprise: Un tronçon de corps dans mon sac de sport avec une jolie tête qui dépasse... Ce qui fait marrer la douane anglaise fait grimacer sans humour les douaniers grenouilles. Retour en France; sous le soleil mais si loin, si loin des Monthy Pythons qui n'ont pas réussi à les manger.

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Nico Arach... A human entity born in winter in an American enclave of Paris... Philosophy and history will lead him to take a first curious and doubtful look at the world, the focal length of a camera[...]

Nico Arach... A human entity born in winter in an American enclave of Paris...
Philosophy and history will lead him to take a first curious and doubtful look at the world,
the focal length of a camera will quickly replace the eye and the idea which ignites it and sheds light on its questions.
The man's quest then becomes that of the photographer.
the journey does not take into account the boundaries of men and genders, the journey is plural and,
in the end, the answer is only poetry...
Art in Capital events at the Parisian Grand Palais, at the poly-artistic salon des Féérotiques de Rennes, in the rooms of the Barock' Café, in the cellars of La Cantada, Pages of Mad magazine on the quays of Cancale, of an old Breton chapel on the walls of Démonia, the works of Nico Arach catch the eye, often even the heart, and
then go for other smiles and
other travelers...

Camille De F.

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