Added Jan 17, 2012
Nous vivons une époque particulière où le monde tel que nous le connaissons a amorcé une phase de profonde mutation.
Au delà des idéologies religieuses et du prosélytisme de certains mouvements, on assiste à un regain d'intérêt pour les traditions ancestrales et le savoir des communautés humaines dites primitives, ou plutôt restées proches de la nature.
A la lueur des enseignements apportés par les approches ethnologiques auprès de peuplades autochtones africaines, amérindiennes à l'échelon panaméricain, en Australie et en Asie, on constate de frappantes similitudes tant dans les rites que dans les mythes et les diverses cosmogonies; autant de modèles pour définir une description cognitive de la création du monde.
Le chamanisme est l'une des pratiques les plus répandues pour se rapprocher d'un univers spirituel au sein duquel le contact avec les différents niveaux de conscience (éthérique, minéral, végétal, animal, humain, et supra-humain)devient possible. Des Bouriates aux Inuits, des aborigènes australiens aux Bambaras, tous, par le biais de véhicules de conscience (son répétitif, peyotl, ayahuasca, amanite et autres pratiques) parviennent à la transe et ainsi à une connaissance sublimée, symbolique et codée. Le génie du shaman réside dans son art de l'interprétation. La Terre parle, les frontières du temps s'effacent, l'Esprit accède aux mémoires akashiques.
Mircéa Eliade figure parmi les pionniers de l'étude de ces rites jugés autrefois puérils et barbares. Le shaman voyage et rapporte des images, des sons, des goûts, et des messages pour le bien de sa communauté.
Mes peintures, sont souvent le fruit de tels voyages dans un univers où règne l'inconscient; un monde proche de celui de L. Carrol.
Véritable incursion dans une autre dimension ou simple voyage onirique ? Peu importe en fait, la finalité se veut autre et dépasse le cadre de l'interprétation. Il suffit de'voyager'avec d'autres pour se rendre compte qu'au retour, les participants décrivent des scènes et des symboles identiques, en un lot de surprenantes synchronicités.
Il existe une gnose oubliée par la science, basée sur l'observation des forces de la nature, sur la pratique de l'union de l'homme avec son biotope.
L'archéologie de ce savoir dilué par le temps nous ramène en des temps immémoriaux où l'homme parlait aux nuages et aux animaux qu'il représentait sur les parois des grottes. Les premiers artistes vivaient très certainement dans un contexte chamanique.