Christian Carrere

Nous sommes au pays basque espagnol. Des hommes et des femmes nous livrent leurs témoignages sur leur vie. Sur leur vie de père et de mère. Nous sommes à VITORIA à 30 km de BILBAO.
Le Pays basque s’étend sur 7 provinces : 4 côté espagnol, 3 côté français. VITORIA étant la capitale de la province d’Alava.
Depuis l’unification de l’Espagne par la monarchie au cours du 19e siècle, le Pays basque a toujours voulu revendiquer une culture propre, une langue et surtout un territoire à part entière.

Une amorce d’union s’est instaurée durant la guerre d’Espagne en 1936. Sévèrement réprimé par la dictature de Franco, les basques se sont rallié à la cause des républicains pour lutter contre le régime en place.

en 1959, est crée le mouvement "Pays Basque et Liberté" (Euskadi Ta Askatasuna), plus communément appelé ETA. Mouvement de lutte armée contre les franquistes. A la chute du dictateur, ce mouvement se radicalise et poursuit la lutte pour l’indépendance du Pays basque. Attentat, meutres, … qui visent principalement les fondements même de la toute jeune démocratie espagnole.

L’histoire du pays basque ne se résume pas qu’à ce mouvement. L’histoire est plus compliquée, plus complexe qu’on ne l’imagine. De multiples partis se créent. Des alliances se nouent et se défont au fil des années.
Aussi, il existe au sein du peuple basque des partis pacifistes, des partis qui tentent de dénouer une situation qui reste bloqué faute de dialogue de la part de l’état espagnol
Une très grande majorité de personnes veulent une plus large autonomie mais elles rejettent en bloc les actions violentes et meurtrières.
Face à des opinions différentes mais pacifistes, la police n’a qu’un seul but : éradiquer par tous moyens ces idéaux nationalistes. Ainsi, que l’on soit membre de l’ETA, avoir des opinions sans aucune action politique (en un mot être citoyen), la police mène des arrestations avec ou sans preuve. S’en suit une répression totale.

Une association s’est crée sous le nom de ETXERAT, littéralement « Retour à la maison ». Elle regroupe les familles de prisonniers politiques incarcérés dans toute l’Espagne et en France.
Ces familles clament l’innocence de leurs enfants incarcérés abusivement sans aucune preuve. Elles dénoncent l’abus de pouvoir de la justice, les tortures dans les prisons espagnoles et l’humiliation à l’encontre de leurs enfants à l’intérieur des prisons.

Témoignages, paroles, souffrances, colères… ces familles s’expriment avec humilité et pudeur.