Biblioparnasse
Biblioparnasse in: Revue critique Ligature, N° spécial, sept. 2013
Le numéro spécial de la revue Ligature de septembre 2013 est entièrement consacré à la Biennale internationale des livres d’artiste, Biblioparnasse.
Présentant d’abord les chroniques de quatre éditions de la Biennale (2007, 2009, 2011, 2013), la première rubrique regroupe de multiples témoignages, discours, archives, nouveautés, actualités, textes de conférences, photographies, présentations de tables rondes, entretiens, articles critiques des participants de ce salon initié en 2006 et tenu par Serge Chamchinov et Anne Arc depuis 2007. Des événements organisés par ces deux artistes autour du salon Biblioparnasse – nombreuses expositions, rencontres, colloques – sont également mentionnés.
L’origine et les objectifs du salon sont expliqués dans un article signé A. R., « Historique de la Biennale Biblioparnasse », à l’ouverture de la revue. Les archives de la Biennale introduisent à la fois des documents pratiques comme celui concernant l’atelier du livre de gravure de Hermann Rapp, venu d’Allemagne en 2009 pour faire un workshop lors de la Biennale. Ou le livre sur la démarche artistique du sculpteur français et créateur de vitraux Bernard Foucher, ou encore la conception du livre Neuf Poèmes, deux dessins de Serge Chamchinov avec le poète belge francophone Pierre Schroven, et des réflexions théoriques sur le livre d’artiste. L’artiste franco-américaine Shirley Sharoff parle de la forme et des sujets de ses livres d’artistes, ainsi que de la notion en général. L’universitaire Arlette Albert-Birot dévoile certains aspects pédagogiques et terminologiques du livre d’artiste. Éric Lefebvre propose Iliazd pour principal tenant de la tradition du livre d’artiste en France. Les articles ouvrant une polémique des plus existentielles pour le genre du livre d’artiste sont écrits de la plume de Claire Illouz (« Pourquoi faire des livres ? »), de Serge Samson (« Critique de l’idéologie d’artist’s book »), de Daniel Leuwers (« Insolente pauvreté »). Il faut mentionner les noms de quelques autres grands artistes contemporains qui ont soutenu le projet Biblioparnasse : Dietrich Lusici, Alain Bar, Fedor Lvov, Alain de La Bourdonnaye, Helmuth Hannig, Jean-Jacques Sergent, Maria Scholtens ou Nicolaus Werner…
La revue Ligature prend acte d’un grand discours sur le livre d’artiste d’aujourd’hui avec la présentation du volume Opposition binaire, Système binaire (Max Marek, Anne Arc, Serge Chamchinov, 2011), ainsi qu’avec une table ronde en 2013 sur les nouvelles approches et recherches évoquées dans les articles concernant les perspectives du livre d’artiste.
L’édition 2013 de la Biennale Biblioparnasse a été la dernière représentant cette démarche étonnante à Dives-sur-Mer, réunissant pendant huit ans plus d’une trentaine d’artistes et poètes venus en Normandie de onze pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Géorgie, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie, Pays-Bas) pour dessiner les nouveaux horizons du livre d’artiste. Repris par l’association LAAC (Livre d’artiste et art contemporain) en 2014, le salon Biblioparnasse s’est transformé en un festival européen itinérant, sur le thème principal « xxie siècle sur le Bateau ivre ».
La seconde séquence du numéro spécial de la revue Ligature, PODIUM, est intitulée Ut pictura poesis. Elle présente plusieurs textes de poètes interprétés typographiquement par l’artiste Sergo : Les Psaumes de l’ombre (Jean-Pierre Crespel), Jardin d’attente (Philippe Mathy), Trois Poèmes adossés à de l’ombre (Yves Namur), Haben ist sein (Andreas Hegewald), Exil (Joyce Furic), D’accord ? Faut-il ? (Léonore Fandol), À l’angle (Claude Ber), 19 h… (Pierre Schroven).
Pour achever la présentation multidimensionnelle de la Biennale Biblioparnasse, Siméon Biot, dans l’annexe de la revue, réunit tous les programmes de quatre éditions et reproduit le logotype diffusé sur les affiches et plaquettes depuis les huit ans d’existence du salon, au tirage d’environ 200 000 exemplaires.
Ce numéro spécial est accompagné d’un très grand nombre de visuels. Un document original est ajouté à la fin de la plupart des exemplaires : une estampe, Le Vert de la nuit, d’Isabella Ciaffi (Bologne, 2013) sur le projet du Bateau ivre. L’infographie et la visualisation des poèmes sont réalisées par les artistes du groupe Sphinx blanc.
N. B. : Exceptionnellement, ce numéro de la revue Ligature est présent dans les collections publiques de six pays (Allemagne, Autriche, Belgique, France, Pays-Bas, Suisse), ainsi que des exemplaires nominatifs dans plusieurs collections privées (en France, en Allemagne et au Portugal).
Voir l'image: une page du livre de Serge Chamchinov, "Symphonie du Temps", LLA, tirage 12 exemplaires uniques, 2200 Euros. Pastel.
« Là-haut où l’albatros est du blanc d’innocence
Cette blancheur têtue dont rêvent les jaloux
Qui regardent passer ces oiseaux du silence
Ils peuvent me rogner les ailes je m’en fous… »
Léo Ferré, 1971
