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Arielle

Retour à la liste Ajouté le 13 août 2017

CRITIQUE DE CANOLINE CRITIKS

ARIELLE, l’étendue d’une mesure

 

Lorsqu’elle peint, ARIELLE entend la musique. Sa peinture est un prolongement musical qui résonne harmonieusement sur toile, une pulsation visuelle ancrée dans l’instant.

Aux yeux de tous, en live devant un concert, elle dévoile son acte de création debout devant son chevalet, munie d'une grande liasse de papiers fins. D’abord elle dépose sur le vif à l'encre ou au feutre les grandes lignes en quelques minutes. C’est ensuite son souvenir qui laissera jaillir son ressenti grâce à une technique mixte sur des toiles de grand format de 160 cm de hauteur sur 300 cm de longueur.

 

ARIELLE ne cherche pas à établir entre la peinture et la musique un lien d’imitation. Elle s’éloigne petit à petit du réel pour transformer la scène à laquelle elle vient d’assister. Elle rassemble d’ailleurs des musiciens qui n’ont pas joué ensemble.

« Je ne cherche pas à reproduire les scènes musicales, je peins d'après une émotion visuelle, auditive. »

Si les instruments sont parfaitement identifiables, le visage, le regard des musiciens s’effacent. Ce geste semi-figuratif efface l’anecdote avec ce pouvoir de suggérer plus que de montrer. Il procure une douce cacophonie visuelle dans laquelle les repères sont soigneusement chahutés. Transporté, le regardeur perçoit aussi cette vibration picturale de l’intérieur. Une nouvelle strate se développe et met l’âme en harmonie.

 

On a souvent admis la peinture comme art de l’espace et la musique comme art du temps. Les travaux d’Arielle Gilly font voler en éclat cette dichotomie. La mélodie devient plastique et invite la peinture dans l’instant T. Pour l’artiste, il s’agit de traduire une vision hédoniste de l’existence, capturer le moment présent, vivant, la quasi immédiateté sans répétitions.

« Je veux mettre en valeur l'actualité, le geste, le mouvement et m'obstine à cela. Je ne suis pas dans le passé. » 

 

ARIELLE travaille des couleurs prédominantes telles que le rouge ou le jaune.

« La couleur est une aventure, elle est choisie presque par intuition et répond à un besoin du moment avec sa force de conviction. »

Sur ses toiles, les couleurs ont leur vie propre, elles font déborder la scène, comme si les timbres chatoyants des instruments emplissaient tout l’espace.

En privilégiant les teintes chaleureuses et les formes pleines, des musiques plaisantes, enjouées, jazzy émanent.

« Le jazz et ma pratique picturale ont un point commun ; une structure au départ puis une improvisation, c'est cela qui est merveilleux. »

 

ARIELLE illustre la relation intime nouée entre la musique et la peinture ; deux modes d'expression qu’elle rend universellement perceptibles. Ses atmosphères scéniques à chaque fois singulières diffusent une mélodie dans l’étendue d’une mesure où la nuance du soupir et de la pause s’installe en creux.

 

Canoline Critiks.

http://canolinecritiks.blogspot.fr/2017/04/arielle-letendue-dune-mesure.html
30/03/17


 

Artmajeur

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