Anne-Lise Juhel

Article paru dans L'Action Républicaine à l'occasion du 11ème Salon " Art et Artisanat " de Nogent Le Rotrou ( Eure et loire)

Article paru dans l'Orne Hebdo ( 61) à l'occasion de l'exposition au Centre Social Edith Bonnem à Alençon( 61 )

Les Aventurières sont à La Médiathèque de Granville du 2 novembre au 28 décembre 2012.

Pour réaliser les collages, je dois travailler à l'horizontale en tâtonnant...

Je sors de l’oubli des moments intimes de personnes anonymes, figés sur d’anciens clichés photographiques laissés à l’abandon et je réinvente leur histoire, une histoire. Les personnages se livrent et se racontent. J' essaie de témoigner ainsi de l’intemporalité et de l’universalité d’ ins«temps» de vie qu’on a souhaité immortaliser et de les inscrire dans une mémoire collective. J'invite le spectateur à s’engager sur la passerelle du souvenir qui interroge son présent et son humanité.

Anne-Lise Juhel est née en 1956 à Alençon, en Normandie où elle vit actuellement. Cette petite ville, patrimoine de la dentelle et berceau de nombreuses expositions en liaison avec la mode a certainement été pour beaucoup à l’origine de son attirance pour tout ce qui a trait de près ou de loin au textile.
Elle a été de 1979 à 2002, enseignante et maître-formateur dans une école élémentaire. Pendant 5 ans, elle a participé activement à la formation des étudiants à l’IUFM d’Alençon notamment dans le cadre de la littérature et des arts plastiques.
Cette formation d’enseignante et un goût personnel l’ont amenée à aimer et respecter l’objet-livre… le papier… les papiers… les vieux papiers… et à pratiquer régulièrement les arts plastiques en menant des projets avec de jeunes enfants et des moins jeunes, futurs enseignants…
C’est après la participation en 2005 à un atelier animé par un artiste qui pratique le collage en utilisant des papiers et des objets de récupération que le déclic s’est produit. Elle s’est lancée… et maintenant y consacre tout son temps.
Deux « matériaux », la dentelle et les vieux papiers se sont imposés naturellement pour ses créations personnelles. Elle aime les sentir, les toucher, les maltraiter en les maniant toutefois avec précaution et cherche à leur redonner une autre vie en les mariant ensemble. Elle collecte, elle trie, elle coupe, elle découpe, elle déchire, elle assemble, elle colle, elle enduit, elle teinte et elle cire….avec beaucoup d’acharnement et d’obstination.
Après avoir utilisé gravures, manuscrits et partitions de musique, elle utilise à présent principalement des papiers peints de récupération et d’anciennes photos qu’elle s’approprie en les transformant avec l’outil numérique. Pendant la réalisation de ses tableaux, le dialogue s’établit… Les personnages prennent vie et se racontent. Ils sont pour elle à la fois passerelle du souvenir, témoins de la mémoire et trace du temps passé… du temps qui passe.