Ajouté le 30 avr. 2008
ÉTHIQUE PEINTRE (tableaux)
Je commence à croire qu`il y a, dans un tableau, un autre espace, qui jusqu`à maintenant, est peu exploité, peut-être même, pas du tout. Je prétends ne jamais en avoir entendu parlé. Cet espace pourtant est bel et bien, selon mes sens, existant.
Si le peintre prétend arriver à recréer cet espace traditionnel nommé 3D ou 3ième dimension par son habileté du jeu des couleurs, à donner l`illusion de cet espace intérieur dans la toile, pourquoi ce nouvel espace, que je qualifie d`extérieur n`existerait-il pas ? Serait-il possible qu`un tableau ayant une illusion de profondeur, soit inter- relié d`une manière ou d`une autre au propre espace réel du spectateur le regardant ? Serait-il possible qu`un tableau puisse avoir une certaine extension hors ses propres limites traditionnelles connues, soit les 3 dimensions actuelles, devenant ainsi comme en communion avec le propre espace réel du spectateur en train de le contempler ?
Pour l`instant, il est permis de se poser toutes les questions possibles que l`imagination voudra bien se poser comme réflexion !!! Pourquoi pas, ceci n`implique rien.
Par contre, il existerait, selon moi une toute nouvelle direction de cette 3ième dimension traditionnelle qui serait tout juste à la limite même de la surface du tableau, non vers la profondeur traditionnelle que l`on nomme 3D, dans le tableau, mais bel et bien vers le spectateur, vers l`extérieur du tableau. Elle serait existante au croisement de cette surface limite imaginaire entre cette dimension recréer 3D de l`artiste dans le tableau et à partir de cette même limite, soit la surface du tableau, mais vers le spectateur,.
Cet espace serait à l`opposé de cette dimension 3D traditionnelle, de cette profondeur que le peintre cherche à obtenir par le truchement du jeu de couleur. Elle serait à la limite même de la surface du tableau mais vers l`extérieur, vers lui-même, le peintre.
Il est facile et aisé d`affirmer qu`un tableau comporte 3 dimensions. Ceci est connu depuis longtemps. Forcément, il y a la hauteur et la largeur, c`est 2 dimensions sont évidentes. Il y a la profondeur, cette dimension est une illusion. C`est elle que le peintre prétend recréer selon son habileté à jouer avec les couleurs. Ce que j`affirme plus haut reviendrait à dire finalement qu`il y aurait dans ce plan 3D simplement une autre DIRECTION. La dimension connue sous le nom de 3D comporterait elle aussi 2 directions. Une vers l`intérieur du tableau, connue (celle recrée par l`artiste) et une autre vers l`extérieur, vers l`artiste ou le spectateur. C`est elle dont je fais allusion et qui serait nouvelle. Le point de départ ou de juxtaposition serait la surface même du tableau.
Tout dépend du moyen de mettre à jour cette direction extérieure du plan 3D.
Quand l`artiste y parvient, en regardant le tableau, le spectateur a comme impression d`y être participant, d`être interpellé. Cette direction est produite par induction. Elle crée un effet d`extension, de contexte, d`environnement extérieur au tableau rejoignant le spectateur au point de se croire lui-même à l`intérieur de cet espace. Ce contexte recréé est tout autour du tableau, est à la surface du tableau mais débordant les 2 dimensions traditionnelles que sont la hauteur et la largeur. Cet espace interpelle le spectateur car il fait appel à son esprit et imagination. Un esprit sensible reconnaîtra cette extension créée par INDUCTION, dont je fais allusion. Par intuition ou sensibilité, le spectateur devant un tableau aura l`impression d`être intégré au paysage qu`il regarde. Il aura l`impression d`être intimement lié à ce qu`il voit devant lui-même, soit le tableau.
Il est dit qu`il y a autant de vérité qu`il y a de gens. Ceci est ma vérité et je crois y arriver en délimitant certaines zones géométriques de couleurs créant une fenêtre qui met à jour ou en évidence la direction intérieure dans le tableau, le 3D traditionnel.
Ces zones de couleur induisent aussi le plan de départ de cette direction extérieure du tableau, celle vers le spectateur. Ces zones sont aussi la limite d`interception entre ces 2 directions, l`ultime rencontre entre les 2 directions, en fait, la surface de la toile elle-même devient la limite 0, le fusionnement des 2 directions. Finalement, l`insertion de vrais végétaux renforcent beaucoup cette illusion créée par induction. Ils donnent l`impression d`être en dehors du tableau, plus près du spectateur que de la toile. Ces insertions sont dans cet espace induit dont il est question ici. Elles ne sont pas dans l`espace intérieur du tableau. Par opposition, forcément, ces insertions accentuent de beaucoup la profondeur traditionnelle recrée par l`artiste. Cette accentuation ce fait par effet de contraire.
Pour moi maintenant, il y a donc, dans un tableau, les 2 dimensions connues, soit la largeur (avec ces deux directions droite et gauche), la hauteur ( avec ces deux directions haut et bas) et la 3ième dimension connue avec par contre, maintenant, 2 directions ( une direction ou espace dans le tableau, cette illusion dont l`artiste s`efforce de recréer avec le plus d`exactitude ou de sensibilité possible et cette « NOUVELLE DIRECTION EXTÉRIEURE, CELLE VERS L`ARTISTE ET LE SPECTATEUR, CRÉÉE PAR INDUCTION » C`est finalement comme si autour d`un tableau, il y avait un espace, une aura émanant de lui-même permettant au spectateur non de regarder ce tableau comme étant un objet distinct de lui-même mais d`en faire partie, comme s’il y était.
En me prenant un peu au sérieux, peut-être, envers moi-même, je nomme la direction intérieure, celle dans le tableau, le 3D NÉGATIF et cette nouvelle direction extérieure dont je fais allusion ici, le 3D POSITIF.
J` ai comme optique que si j`arrive à mettre en mots ce que je fais, ce que je ressens et pense devant un tableau en évolution, je suis peut-être sur une bonne piste… ce que j`avance a peut-être beaucoup de sens !!! J`aime bien écrire, appuyer avec des mots ce que je fais dans mon atelier. Cela me donne le sentiment d`être cohérent avec moi-même et ce que je fais dans cet atelier. Quand je me relis devant un tableau terminé, j`ai simplement l`impression d`avoir écrit ce que je peins et peins ce que j`ai écrit. J`aime bien aussi avoir une petite histoire à raconter. Ceci est la mienne.
( Publié la première fois le 16-01-08)
Daniel P. Simard
Artiste peintre sculpteur