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Véronique Lorimier

Terug naar het overzicht 1 sep 2014 toegevoegd

A propos de mon exposition au Salon de Montrouge, le "Turbulent": un exemple de rêve lucide.

 A propos du "Turbulent" (le  dessin ci-dessus), j'ai une histoire à vous rapporter, un exemple de rêve lucide.

Avant de dessiner "Le Turbulent" je m'étais fait la réflexion que les personnages de mes dessins souvent n'avaient pas de cou. Cela m'agace de toujours faire les personnages sans cou, mais c'est ainsi que je les vois apparaître sur le papier. Cependant cette fois-ci je voulais savoir si je pouvais quand même dessiner des personnages avec des cous. J'ai donc fermé les yeux et j'ai convoqué un rêve  lucide. Immédiatement s'est présenté à ma vision intérieure une sorte d'estrade en bois brut, comme on fait les échafaudages. Cette estrade étaient surélevée d'une volée de marches  également en bois brut, et elle étaient entourée d'une rambarde de sorte qu'elle ressemblait à un petite mezzanine très exiguë. Les mots me manquent encore pour décrire cette construction rudimentaire, simplement parce que je ne savais pas, durant mon rêve, à quoi elle pouvait bien servir. Je me demandais ce que je voyais exactement et pourquoi. Surtout qu'elle n'était entourée de rien d'autre, elle était simplement dans un paysage désolé et boueux, une espèce de campagne dénudée, sans arbres, sans maisons. Perplexe, j'ai cherché à sortir de cette vision et j'ai appelé d'autres images mentales, choses que je ne fais pas d'habitude où je laisse venir ce qui se présente. J'ai eu alors la vision d'un calvaire, et je me suis encore plus interrogée sur sa raison d'être. Tout cela ne me menant à rien, me semblait-il, j'ai donc arrêté là ce rêve lucide et j'en ai repris un autre immédiatement, dans lequel je me suis représentée  surplombant la cour d'une maison de campagne, et un arbre très grand, que je dominais. Enfin j'ai tracé le dessin que j'ai tout de suite intitulé "Le Turbulent", parce que l'on y voit un personnage qui s'agite. Et ce personnage a un grand cou!

Une à deux semaines après avoir réalisé ce dessin, j'ai vu un film de Clint Eastwood qui s'appel "L'échange". Je ne l'avais encore jamais regardé, j'en avais seulement sans doute vu des extraits de la bande annonce quand il est sorti. Et là j'ai eu la surprise de découvrir, au détours d'une scène, une petite estrade surélevée exactement la même que celle à laquelle j'avais rêvé. Immédiatement je l'ai reconnue et s'est révélé à moi sa fonction. Dans le film un homme, tueur d'enfants, après avoir été jugé, est  amené dans une grande pièce où s'élève cette construction en bois brut, pour y être pendu. On le fait monter en haut de l'estrade, dont le plancher  comporte une trappe. On lui passe le cou dans la corde accrochée au plafond et, au moment venu, la trappe s'ouvre et l'homme se retrouve suspendu dans le vide. C'est une histoire de cou. Je voulais faire des cous à mes bonshommes, et j'ai trouvé sans le savoir le rêve adapté. J'ai représenté un personnage avec un grand cou, qui s'agite, alors que dans le film le criminel que l'on va pendre se démène et refuse le supplice. Je sais maitenant aussi pourquoi, quand j'ai voulu chasser la vision de l'estrade au début de mon rêve lucide, j'ai vu un calvaire.

Vous me direz que j'avais peut-être déjà vu la  fameuse estrade à la télévision, au lancement du film. Mais la bande annonce de "L'échange" ne comporte pas de scène où l'on voit cette construction. Pour la bonne et simple raison qu'il faut conserver son suspens au film. Ai-je vu cette sorte d'estrade à d'autres occasions? C'est possible, je ne sais pas quand mais c'est possible évidemment. Mais ce qui est certain c'est que je n'en ai pas compris l'usage sur le moment de mon rêve, et que j'ai vu exactement l'objet de ce rêve dans un film peu de temps après. Et puis mon dessin représente un personnage qui se démène, comme le condamné du film!

Mais ce n'est pas là le plus intrigant. Durant le rêve lucide, la construction de bois s'est présentée d'entrée de jeu à ma droite, directement par les marches, comme si j'étais invitée moi-même à les monter. Cela s'est affirmé très nettement  selon cette orientation spatiale. Or la première image de la scène du film de Clint Eastwood, concernant l'estrade du pendu,  place cette dernière à droite dans le cadrage,  avec accès immédiat aux marches. Le propre du rêve lucide est d'être orienté, configuré d'une manière précise. Les choses y ont un emplacement. ( Voir l'article "Paysages intimes et rêves lucides, dans ma biographie.)

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