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Jean-Marc Zabouri

Retour à la liste Ajouté le 28 janv. 2017

Pourtant le temps profond

Dans mes mains le poids des ans

Et la lumière est mon pays

Les aveugles y retrouvent leur chemin

Semé d’or et de coquillages

Cane blanche à deux pattes

Cahin-caha ouvre la voie

Les enfants jouent aux cailloux

Ronds et brillants comme la lune

C’est ainsi que les bleus se font

Profonds comme la nuit

Verts comme l’océan écumé

Les jardins remplis d’amour

Là où les gazons recouvrent

Les dalles et les petites grilles

Dorées et serpentées de lierre

Vous attachent avec des ronces

De roses de velours d’un violet

Doux comme un châle usé

Je vous parle d’un pays

Où l’hiver s’attarde avant de

Laisser la place au printemps

Avant de prendre le large

Dans la fumée des cheminées

Qui étouffent les dernières bûches

Là où on se penche sur les violettes

Au goût de Romanée Conti

Au profond de ce pays

On s’enracine au parfum

Suave des souvenirs et des conversations

Qui suffisent pour ne pas mourir

 

Jm Zabouri Décembre 2016

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Pas plus tard que cette nuit

Sous les toits blancs de neige

Je suis tombé de mon lit

Et ma tête a heurté le coin

De ce petit meuble

Que l’on appelle chevet

Le tiroir s’en est ouvert

Et je me suis aperçu

Que tous mes rêves

Y étaient rangés

J’avais pour habitude

De les chercher dans un coin

De mon cerveau

Mais ils se sont trouvé un endroit

Bien plus secret, un endroit

Où personne ne serait allé

Pas même moi, les chercher…

J’y ai installé une petite lumière

Une lumière enfantine et douce

Elle sert de guide à mes rêves perdus

Afin qu’ils retrouvent leur chemin

Et que ceux qui veulent s’y reposer

Le puissent

Quatre planches de bois décoré

Qui veillent aux songes

En mon chevet

 

Jm Zabouri Novembre 2016

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Il a tant neigé

Le bleu des toits a disparu

Et le ciel est soulagé

Dans la chambre de bonne

Amants du dernier étage

Le plus bel étage

Fidèles, infiniment présents

Au creux du temps

Aux creux des mains

A bout de souffle

Aux purs gestes d’amour

Soumis à la lune

Qui brode les murs

D’un céleste argent

Ils s’aiment en leur royaume

 

Jm Zabouri Novembre 2016.

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Que peut vouloir dire ce rêve ?

J’étais un enfant silencieux

Retenant son souffle

Essuyant quelques larmes dorées

 

Le jour se levait empourpré

Des craintes de la nuit

Mes ailes se déployaient, immenses

Blanches et vierges

Et la terre s’est ouverte

Au-dessus d’une Reine

Dont le long cou d’albâtre

Orné de joyaux qui ne brillaient pas

Semblait s’étirer vers les nuages

Collier de nouilles et couronne de coquelicots.

 

Ensuite je me suis caché

Derrière un buisson d’aubépine

J’avais envie de faire pipi

Soudain au-devant de moi

Un grand secret essayait

De rattraper le temps

Mais celui-ci courait trop vite

«  Moi aussi j’ai un secret ! »

Et toujours dans le ciel

Cette petite peine

En quête d’une grande joie

Pour la consoler.

 

Alors une chèvre multicolore arrivât avec son violon

Et c’est elle qui rendit grâce à la peine.

 

Un baiser sur le front c’est le matin

Je viens d’avoir huit ans

Chaque nuit d’une vie n’est pas assez longue

Pour rêver ce qui a été vécu

Sans explications

 

Jm Zabouri Novembre 2016

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La Plage

 

Broderies de bord de mer

Et petits cochons de Lannion

Autrement vécu ce voyage

Sur cahier collé

Le Paris-Brest est rapide

Et sa crème pralinée

Cheval de fer, cheval de mer

Eau forte, eau bleue

Sable dorloté par les cotons chamarrés

Héritiers du souvenir

Sauts, cris, joies

Les vagues de l’âme

Roulent et bousculent

Doigts de pieds, tête la première

Un détail, une main sort de l’eau

Décor modeste mais riche d’immensité

 Seigneurs du rivage.

 

Jm Zabouri Juillet 2016

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Soudain octobre rompt de son tam-tam

Le silence écrasant de l’été qui a trop duré

Et la pluie ravissante et fraîche panse

Les brûlures du soleil.

C’est pour lui que je suis là

Ce monde vertical qui redescend sur terre

Pour nous donner des nouvelles

Et nous affirmer le présent.

Quel est le nom de sa couleur ?

Seul le ciel peut inventer une telle couleur

« Le temps qu’il faut ! »

Je suis ici chez moi, trempé jusqu’aux os

Je ne bronche pas

Je suis ivre de ce don d’Amour

Si les nuages souriaient

Nous serions à nouveau orphelins.

 

Jm Zabouri Novembre 2016

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Le coup de vent a dispersé les feuilles

Mais cette pomme restée seule sur l’arbre

Nous dit que ce qui vit est unique

En ce lieu, en  ce moment

Comme ce regard qui crie

Comme cette voix nimbée d’iris

Notre saison durant

Nous nous devons de sauver les fées

 

Jm Zabouri Novembre 2016

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