Grégory Cortecero

Madéco magazine a choisi de publier le travail de Grégory CORTECERO.
Découvrez leur appréciation :
http://www.madeco-magazine.fr/decoration-review/gregory-cortecero-un-artiste-a-la-technique-et-inspiration-exemplaire/

Un aspect du sumi-e peut être illustré par cette citation japonaise : Iwanu ga hana – « Les mots qu'on n'a pas prononcés
sont les fleurs du silence »

En sumi-e, comme dans notre quotidien, le silence n’est pas inexpressif. Il est matérialisé par le blanc. Le blanc est essentiel en Sumi-e. Il est l’expression « de l’abstention du peintre ». Alors que l’encre est « l’expression de sa parole ».

Pourtant, chaque individu n’est pas uniquement doué de paroles. Nos pensées existent belles et bien. Elles ne sont pas toujours
exprimées de manière audible car il est parfois important de faire l’économie de ses paroles afin de laisser toute liberté
d’interprétation à nos interlocuteurs. Il faut savoir respecter cette liberté dans le cadre d’un échange constructif. Il y a de
nombreux exemples sur le silence expressif ; particulièrement lors de moments chargés d’émotions : minutes de silence à la mémoire
de disparus, silences gênés ou tendus, silence entre deux amants qui se comprennent au premier regard. De même, l’abstention
dans le processus démocratique n’est elle pas l’expression muette d’une conviction ? Enfin, en méditation, nous sommes en
permanence sollicités par nos pensées tournées sur nous ou l’extérieur et qui circulent librement.

En sumi-e, ce silence est exprimé par le blanc, l’absence d’encre. Le blanc peut représenter un « vide » ou un espace qui reste à
remplir. Il représente aussi un « plein » immatérialisé et inoccupé par l’encre.