Ajouté le 15 janv. 2007
L’avantage de la photo numérique sur l’argentique, c’est qu’en plus de permettre au photographe amateur que je suis de proposer un regard sur le monde, elle affranchit de la chambre noire ainsi que de tout un attirail que je n’aurais à coup sûr pas la patience de mettre au point. Mon atelier, c’est mon jardin, ou celui des autres, les dépotoirs, les brocantes, la rue, la plage…à condition qu’ils soient jonchés d’objets dont les contours ou même la consistance aient subi des transformations, aient été altérés ou remodelés par les intempéries. Saisir cette mue, cette transmutation poétique, c’est fixer l’inéluctable nécessité d’évoluer, les traces de l’inexorable empreinte du temps. La rouille s’offre aux objets devenus enfin inutiles, les parant de couleurs fantastiquement changeantes, du roux au brun, une palette lumineuse et chaude certains jours, terne voire froide sous un autre éclairage. Vue de près, elle donne du relief à ce qui fut lisse, réinterprète les matières à sa manière, selon sa fantaisie...ou celle de ceux qui la regardent !