Renaud Rabier

La couleur joue un rôle plus important et les personnages sont représentés avec plus de fidélité et de précision. Contrairement à la première série, il ne s'agit plus ici de représenter des archétypes humains mais l'enfance comme utopie et peut-être comme paradis perdu. Certaines peintures représentent des moments heureux de l'enfance, mais aussi ambigus, en ceci qu'absorbé dans ses jeux, l'enfant murit sa sortie de l'enfance. Il épuise la découverte des matières, mais aussi une certaine naïveté et expérimente l'ennui, la solitude. Certaines peintures sont à cet égard plus explicites comme : « Papa commençait à vieillir ». Ici le titre renvoie à ce qui n'est pas représenté (le père), alors que l'on voit l'enfant saisi furtivement par cette soudaine prise de conscience. Petite blessure fugace, petit moment de gravité avant que l'enfant ne retourne à l'insouciance de ses jeux. Capter ces instants sournois, premières failles qui peu à peu nous font quitter le monde de l'enfance. Même idée pour : « Quand maman passe », la mère n'est pas représentée: meilleure façon de la magnifier afin de mieux réinvestir cette utopie d 'enfance de la mère idéalisée.