Virginie Fongaro

Un complexe calcul mathématique m'amène à établir ma date de conception au 06 août 1976 (jour de la Transfiguration).
C'est au rythme du chant des cigales et du clapotis bulleux des filtrations conchylicoles, que mon coeur de foetus se met à battre et mes neurones à se tentaculer.
Si confortable soit l'univers de cette cavité amniotique, le rituel "alimentation - respiration - excrétion" ne me satisfait pas pleinement.
Je m'accroche alors au cordon ombilical relié à mes viscères, et intuitivement, trace de ma palme translucide des ondulations dans ce doux tissus gélatineux.
Dès cet instant, ma vie intra-utérine prend une dimension spirituelle, alimentée par mes songes flottants et un avide réflexe d'auto-succion.
Je naquis un 08 mai 1977, dans l'étang de Thau et grandis sur ses berges, entre vignes et crayons. Je réside toujours dans l'antre natale de mes premiers émois sensitifs.
Autodidacte, ma peinture s'abreuve d'une écriture automatique et d'une recherche détaillée du sujet.
Je la définirai de "slam pictural à tendance Humoristic'onirique " et moi-même de "peintre à texte".
L'utilisation que je fais de l'acrylique en tube et au feutre, ainsi que de la bombe aérosol peut s'apparenter à du "Street Art".
Mes influences proviennent avant tout de paroliers du début du siècle, "partageurs d'émotions"", mais surtout des styles oniriques et surréalistes de Léo Ferré et de H.F. Thiéfaine, qui ont électrisé mes neuros-transmetteurs et influé sur ma propre démarche artistique.
Parallèlement, fervente lectrice du magazine Fluide Glaciale et de l'univers ironique et absurde d'Edika, Maëster, Binet et Franquin, mon trait humoristique s'est affiné.
Par ailleurs, fortement attirée par la psychologie et la psychiatrie durant mon adolescence, j'ai tenté de m'approcher et d'appréhender au mieux cette autre dimension du monde, en travaillant pendant 10 ans en qualité de monitrice d'atelier d'arts plastiques auprès de personnes adultes atteintes de troubles psychiques et "artistes de l'âme".
Mes tableaux sont le miroir d'un bouillonnement de cadavres exquis, de mots-valises en farandole, d'allitérations trébuchantes et autres inconnus joueurs de mots que j'expulse en image dans une mise en scène fragmentée, alambiquée et énergique.
Je peins avant tout pour libérer les collisions magmagnétiques, pour connecter les paradoxes et pour partager nos étincelles d'émotions originelles...
Virginie FONGARO