Espace Lafayette Poissonnière - Atelier Gouvrant
L’Espace Lafayette-Poissonnière est l’Atelier-Galerie de Gérard Gouvrant, peintre figuratif expressionniste renommé de l'Ecole française contemporaine. Gérard Gouvrant, né à Paris en 1946, est un admirateur de Bernard Buffet. Cette influence se caractérise par une expression linéaire très poussée où le graphisme domine souvent la couleur. Après de sérieuses études de dessin, il commence à exposer ses toiles, très jeune. Il est rapidement sollicité pour des Salons à Paris mais aussi à Cannes, Deauville et le Touquet. Après l’utilisation de l’acrylique, l’artiste se tourne vers la peinture à l’huile. Il réalise les traits noirs qui cernent les formes grâce au « traînard », pinceau à longs poils de martre, auquel il ajoute un prolongateur, qui est comme une extension de sa main. Sa rencontre avec Melle Montag, la compagne du peintre Jean Eve sera déterminante. Tout comme celle avec Marcel Spilliaert, expert en tableaux modernes et contemporains. Sa carrière s’ouvre ensuite à l’international avec des expositions en Suisse, au Luxembourg, aux USA (Hemisphere Gallerie à Hallandalle, Galerie Transoceana à Chicago, Sudio Gallery à Washington, puis à Hong-Kong, Tokyo, Séoul… Certaines de ses toiles commencent à atteindre, en salle des ventes, une côte intéressante. En 1990, il réalise une fresque pour l’Institut Universitaire de Technologie de Roubaix (4 x 3m) en association avec le groupe d’étudiants Patchwork. A Paris, l’une de ses fresques décore un moment le Palais des Congrès (10 m x 3m).
Galerie d'art (France) membre depuis 2012, Espace Lafayette Poissonnière - Atelier Gouvrant présente une sélection exclusive d'œuvres d'art à vendre par les meilleurs artistes contemporains. Découvrez des artistes contemporains présentés par Espace Lafayette Poissonnière - Atelier Gouvrant, explorez et achetez en ligne. Artistes présentés: 1 Artistes contemporains français. Artmajeur pour les galeries d'art
Heures d'ouverture, Ligne éditoriale, Candidature d'artiste:
Artistes présentés par Espace Lafayette Poissonnière - Atelier Gouvrant
A propos de la galerie
L’Espace Lafayette-Poissonnière est l’Atelier-Galerie de Gérard Gouvrant, peintre figuratif expressionniste renommé de l'Ecole française contemporaine.
Gérard Gouvrant, né à Paris en 1946, est un admirateur de Bernard Buffet. Cette influence se caractérise par une expression linéaire très poussée où le graphisme domine souvent la couleur.
Après de sérieuses études de dessin, il commence à exposer ses toiles, très jeune. Il est rapidement sollicité pour des Salons à Paris mais aussi à Cannes, Deauville et le Touquet.
Après l’utilisation de l’acrylique, l’artiste se tourne vers la peinture à l’huile. Il réalise les traits noirs qui cernent les formes grâce au « traînard », pinceau à longs poils de martre, auquel il ajoute un prolongateur, qui est comme une extension de sa main.
Sa rencontre avec Melle Montag, la compagne du peintre Jean Eve sera déterminante. Tout comme celle avec Marcel Spilliaert, expert en tableaux modernes et contemporains. Sa carrière s’ouvre ensuite à l’international avec des expositions en Suisse, au Luxembourg, aux USA (Hemisphere Gallerie à Hallandalle, Galerie Transoceana à Chicago, Sudio Gallery à Washington, puis à Hong-Kong, Tokyo, Séoul… Certaines de ses toiles commencent à atteindre, en salle des ventes, une côte intéressante.
En 1990, il réalise une fresque pour l’Institut Universitaire de Technologie de Roubaix (4 x 3m) en association avec le groupe d’étudiants Patchwork. A Paris, l’une de ses fresques décore un moment le Palais des Congrès (10 m x 3m).
Ligne artistique
L’atelier Parisien de Gérard Gouvrant est né de la collaboration entre Mr Spilliaert, expert en tableaux et le peintre Gérard Gouvrant . Il s’agit d’un lieu dédié à l’artiste et présentant son travail sous différentes thématiques au fil des expositions. Vous pourrez ainsi y découvrir des toiles très colorées et intimistes, se reprochant de la commedia dell’Arte.
Heures d'ouverture
Exposition de Gérard Gouvrant : « Les métiers de bouche »
Du 25 novembre 2012 au 27 janvier 2013
Du jeudi au dimanche inclus de 15h à 19h
Fermeture les 24, 25, 26 décembre 2012 et les 1, 2, 3 janvier 2013
Appel à candidatures (Artistes)
La galerie n'accepte pas les candidatures d'artistes.
Activité sur Artmajeur
Dernières Nouvelles
Toutes les dernières nouvelles de l'artiste contemporain Espace Lafayette Poissonnière - Atelier Gouvrant
Exposition de Gérard Gouvrant : Métiers de bouche
3 rue de Bellefond
Gérard Gouvrant « croque » à pleines dents quelques scènes succulentes de la vie des métiers de bouche. Pour notre plus grand bonheur, l’artiste met en valeur les acteurs du quotidien de ces beaux métiers, qui chaque jour, refont la réputation et la qualité de notre Art de Vivre à la française, que nous envie le monde entier.
On retrouve ses habituels clowns mais l’artiste précise qu’il s’agit davantage de personnages. Pour lui, le nez rouge est un moyen de « faire passer des choses » ce qui, justement, serait impossible sans l’accessoire éponyme. Il y a un lien évident entre ses personnages et ceux de la Comedia dell’ Arte. Les toiles de Gouvrant sont remplies d’humour, de drôlerie et de bonne humeur, on peut s’interroger sur le trait cependant, sarcastique et .. rieur ?
C’est à Marcel Spilliaert, ami de l’artiste et expert de l’œuvre, que l’on doit, cette exposition originale qu’il commente :
« Sous le masque du bouffon : L’homme a la bouche fardée et porte au bout du nez l’attribut des clowns. Et cet attribut change tout. Car alors le tableau bascule et passe du tragique à l’ironie. Et de l’ironie au rire. Tout Gouvrant est là. Si vous enlevez la couronne de cheveux hirsutes et la boule rouge du nez, apparaît alors un visage qui pourrait être celui des hommes de la « Divine Comédie ». Humour : Chez lui, l’humour sauve tout. Et si dans la vie le véritable humour est rare, il est encore plus exceptionnel en peinture. Car il y faut la sûreté du trait, de cette ligne qui sort de la main comme si elle s’échappait d’années et d’années de travail pour tracer une figure comme une première fois. Tous les peintres qui nous touchent dessinent pour respirer. »
Gérard Gouvrant n’a aucune préférence pour le sujet qu’il aborde de façon franche et joyeuse. On peut ainsi découvrir en « Guest stars » 25 paysages et marines de France qui marquent la variété du talent de l’artiste.
Ne manquez pas de savourer cette exposition festive et riche en couleurs, d’un artiste généreux. Longuement et amoureusement mijotée les visiteurs ne manqueront pas de s’en délecter avec gourmandise !
Exposition à l’Atelier - Galerie jusqu’au 27 janvier 2013
du jeudi au dimanche inclus de 15h à 19h.
Espace Lafayette - Poissonnière
3 rue de Bellefond
75009 PARIS
Tél. : 01 40 23 99 92
Article de S. Tettelin
« Incroyable en 4 heures, avenue Georges V à Paris, 10 000 amateurs d’art venus des quatre coins de l’Europe
Le 21 mars dernier entre 17 et 21 heures a eu lieu le plus important vernissage-cocktail jamais réalisé par une galerie privée : soit 10 000 personnes se sont présentées et seulement 6000 ont pu pénétrer dans l’enceinte du Carré d’or.
Une file d’attente de plus de 500 mètres piétinait devant le Florian, Le relais du Carré d’or et sur l’avenue des Champs-Elysées.
Une foule compacte de centaines d’admirateurs de Gérard Gouvrant qui ont attendu près de deux heures pour sa séance de dédicace.
Les personnalités étaient au rendez-vous : Jacques Chancel, Felix Marten, Henri Guybet, Max Meynier, André Gaillard (des frères ennemis), Katia Tchanko, Jean-Claude Pascal…
Les artistes peintres comme Hinsberger, Ferro-La Gree, Chapelle, Dumont, Judikaël, Mourier, Muller, Begarat, Lambert, Lecomte, Le Guen, Canut… étaient présents au cocktail.
Commentaire d’un visiteur : « Je pensais que la foule attendait pour l’exposition de Toulouse-Lautrec »…
Alors que l’ensemble des galeries parisiennes sont atteintes de sinistrose, cette manifestation prouve l’intérêt sans cesse croissant des véritables amateurs pour l’art figuratif contemporain. »
S. Tettelin, Valeurs de l’Art n° 1, Avril 1992.
Article de Alain Calonne
« Gérard Gouvrant sous le masque du bouffon
J’écris cet article sous le regard mi-clos d’un bouffon. Trois grandes mèches de cheveux roux se dressent sur la tête de l’homme comme une couronne de feux allumés pour la fête des fous. Le visage est ciselé, comme buriné par l’assaut des vanités du temps. De tous les temps. Mais l’homme a la bouche fardée et porte au bout du nez l’attribut des clowns. Et cet attribut change tout. Car alors le tableau bascule et passe du tragique à l’ironie. Et de l’ironie au rire. Tout Gouvrant est là, dans cette dialectique diabolique où s’écartèle la vie des hommes depuis qu’ils tracent des signes sur les parois des cavernes. Echapper. Echapper aux sombres calculs du quotidien, aux déroutes des idées toutes faites des manuels du prêt-à-penser universel ; échapper aux cuistres de toutes les couleurs, inodores et sans saveur, qui laminent nos vies depuis l’enfance et organisent le grand massacre des innocents qui dure depuis le commencement des temps.
Si j’enlève la couronne de cheveux hirsutes et la boule rouge du nez, apparaît alors un visage qui pourrait être celui des hommes de la “Divine Comédie” de Dante, dans ce trente-deuxième chant, au neuvième cercle de l’Enfer, où prudent, Dante se doit d’éviter de marcher sur des hommes qui sont comme des grenouilles :
"Comme, pour croasser, se tiennent les grenouilles,
Le nez seul hors de l’onde, au temps où la vilaine
Rêve souvent qu’elle s’en va glaner,
Livides et plongées jusqu’où siège la honte,
La glace emprisonnait les ombres douloureuses,
Claquant des dents comme font les cigognes.
Toutes avaient le visage baissé,
Et leur bouche, du froid, leurs yeux, de leur coeur triste,
Donnaient assez pénible témoignage”.
Mais justement, non seulement Gouvrant n’efface pas la bouche fardée du clown, mais il l’ajoute, au milieu de sa composition, et la toile change de sens. Et l’homme est à nouveau debout. Car l’enfer est bien sur la terre et il côtoie souvent des paradis que les yeux des poètes et des clowns savent déchiffrer ; que le pinceau des peintres peut donner, en passant, aux flâneurs de la vie, aux habitués des sentes peu fréquentées, à chacun d’entre nous quand nous cessons de voir pour commencer, peu à peu, à regarder.
Il est des peintres qui nous laissent libres et qui nous enchantent. Il est des peintres qui nous initient à des manières du regard qui rendent le coeur aventureux et redonnent la parole aux morts. Je parle de ces morts bien vivants que nous voyons tous les jours nous tendre la main, nous demander: “comment ça va ?”, sans attendre la réponse de peur justement que quelque chose arrive.
Mais, dans les toiles de Gouvrant, il arrive toujours quelque chose. Les joueurs de pétanque sont souvent des philosophes... Des philosophes qui seraient passés à l’acte ! Don Quichotte saucissonne avec Sancho Pança le temps d’une pause. Une pause où la littérature retrousse les pages des doctes et des flétris de 1’âme. Et les polytechniciens se mettent à danser et les clowns à faire de la politique. Pour rire, bien entendu ! En passant, comme on cueille une marguerite parmi des milliers de marguerites... jamais cueillies et qui ne regretteront jamais de ne pas être effeuillées comme les ailes d’une mouche par un enfant si doux, si gentil que les mouches en redemanderaient si elles pouvaient parler ! Mais Gouvrant ne peint pas les mouches, enfin pas celles qu’on croit. Il peint les hommes tels qu’il les voit et tels que nous sommes. Ni noirs ni blancs, mais les deux à la fois. Ni beaux, ni laids, mais comme chez Brueghel dans ses danses de paysans où se changent au son d’une flûte et d’un tambour les atours des belles et les blouses des vilains.
Il faudra, un jour, réunir dans un grand livre tous les personnages de Gouvrant. Alors défileront devant nos yeux décillés, les acteurs d’une comédie que Dante n’aurait pas reniée, où Daumier aurait sa part, où le douanier Rousseau jouerait du violon, et Villon, le grand Villon échapperait à la pendaison. Et puis il y aurait Rabelais et la divine bouteille. Mais Gouvrant serait peut-être en retard. En retard ou absent. Car un Gérard Gouvrant peut en cacher un autre. Certaines de ses toiles frisent une abstraction dans laquelle les arbres ne sont que des repères graphiques au coeur d’un dépouillement apaisé. Apaisé de cette figure humaine où s’inscrivent les sillons d’un labour où ne germe souvent que du seigle au lieu de l’orge et ne pousse que du chiendent en guise de froment. Mais, dans les champs fleuriront toujours les coquelicots !
Dans tous les mondes et à toute époque, les peintres, les poètes et les hommes ont toujours eu le dernier mot. Et il suffit parfois d’un bouffon pour réveiller un homme. Et puis, dans chaque tableau, il y a toujours une porte. Invisible, invisible mais toujours ouverte ! Il suffit de la franchir. C’est tout simple. Et Gouvrant nous y invite regroupées et formant un seul tableau ! Jamais vu et formidable. “La folle histoire d’Albert qui abandonna le violon pour les allumettes” ! C’était comme le Grand Oeuvre des Compagnons ou des alchimistes. Gouvrant nous donnait, en une fois, le coeur conscient de vingt cinq ans de peinture. Maintenant que cette fresque est dispersée, seul un livre nous racontera ce que nos yeux ont vu et que notre coeur a mémorisé. Le jeu du monde. Le monde, notre terre, tel un gigantesque gâteau dévoré par les appétits des puissants et des dupes. Mais un monde revisité par Gouvrant où la poésie et la force du trait se donnent les moyens d’un expressionnisme auquel le peintre a ajouté l’humour. Car chez Gouvrant l’humour sauve tout. Et si dans la vie le véritable humour est rare, il est encore plus exceptionnel en peinture. Car il y faut la sûreté du trait. De cette ligne qui sort de la main comme si elle s’échappait d’années et d’années de travail pour tracer une figure comme une première fois.
Tous les peintres qui nous touchent dessinent pour respirer. Derrière l’aisance et la légèreté, invisibles mais fécondes, se cachent des milliers d’heures de croquis que nous voyons rarement. Mais ce n’est pas pour nous. Quand le pianiste vient sur scène ce n’est plus l’heure des gammes. Quand Gouvrant nous donne une toile, c’est l’heure de la Fête. Et le monde peut danser, à nouveau ! »
Alain Calonne, Valeurs de l’art n°9, février 1993.
Article de G. Laflute
« Si vous n’étiez pas devenu Artiste-peintre, qu’auriez-vous aimé faire ? Je n’en sais vraiment rien.
Par quels chemins êtes-vous arrivé à la peinture ? Par le dessin, la curiosité. J’ai toujours été un peu sauvage. Mes parents m’ont rapporté qu’à cinq ans, je dessinais déjà. Je copiais les dessins de France-Soir qui illustraient « le crime ne paie pas » et « les amours célèbres ». Il y a un peintre que vous connaissez : Duteurtre, qui a aujourd’hui plus de 80 ans, qui avait réalisé un épisode des « Amours célèbres. Il me servait de modèle. Je me suis longtemps cantonné dans le dessin. La couleur n’est devenue un besoin qu’à l’adolescence. Avec tout les tâtonnements que l’on imagine. Passer du trait à la couleur est toute une alchimie difficile.
J'aime le contact avec d’autres peintres. Surtout lorsque je suis en accord à la fois avec le bonhomme et sa peinture. Certains peintres sont « sauvages ». C’est le travail qui veut ça. Peindre, c’est très particulier. Cela conduit parfois à frôler la schizophrénie.
Quel est le peintre de tous les temps que vous admirez le plus ? J’ai bien du mal à vous citer un nom. Pour le moment c’est Modigliani.
Quel est le mouvement artistique qui vous semble avoir fait le plus pour l’Art ? Le surréalisme.
A contrario celui qui a fait le plus de tort ? Aucun. Personne n’a fait de tort. La peinture est une éternelle recherche.
Y-a-t-il un peintre que vous n’aimez pas malgré qu’il soit très prisé par la critique ? Non aucun. Bien au contraire. Il y a trop de peintres qui sont ignorés du grand public. Demandez à 50 personnes dans la rue de vous citer des noms de peintres vivants : vous verrez qu’à part Dali, Picasso et Buffet vous n’aurez pas beaucoup de noms.
Que pensez-vous de l’Art abstrait ? Toute peinture est figuration. Même la peinture abstraite est une figuration. C’est une école de Peinture comme d’autres écoles. Dans l’Islam seules les figures géométriques étaient autorisées. C’était de l’abstraction ! L’art doit être un médium vers la sublimation. Il est sacré ou il ne l’est pas.
Comment un amateur d’art doit-il aborder l’art ? Très simplement. Très sereinement. Sans mode d’emploi, sans études livresques. Son talent c’est de chercher. D’être curieux. Il ne doit jamais faire de complexe. Ce qui compte c’est sa satisfaction personnelle.
Comment définissez-vous la peinture ? C’est une communication. Des réactions entre deux êtres. Le peintre qui essaie de transmettre un message et l’observateur qui décode (même à l’envers, ce n’est pas grave).
Croyez-bien d’ailleurs, que de nos jours, il y a encore beaucoup de peintres qui sont un peu perdus s’ils n’ont pas une contrainte, une commande précise. Ils se sentent incapables d’être « fous ». Ils souhaitent être encadrés. C’est comme en littérature ou pour l’humour. Pourquoi en employant les mêmes mots, arrive-t-on à des résultats tellement différents ? C’est de l’association d’idées, du dépassement de la technique que jaillit l’impression que laissera la toile. J’ai besoin de me sentir joyeux lorsque je sors d’une toile achevée. Comme si je sortais rafraîchit de mon bain.
Que dites-vous lorsqu'on vous parle de votre style proche de Bernard Buffet ?
J’en suis bien entendu flatté. Mais cela me semble une approche un peu superficielle. Bernard Buffet est plus charpenté, plus ferme dans le trait. Disons Carzou plutôt, avec des aplats plus colorés. Ou Jauselin (cette générosité classée « misérabiliste » à la fin de la guerre, en raison des sujets souvent choisis pour leur tristesse d’évocation). Pourtant, à mon avis, il faut dépasser toutes ces comparaisons entre les peintres. Même si la technique semble superficiellement se rapprocher, chacun vit et évolue avec son style son propre univers qui le différencie totalement. Cela n’aurait d’ailleurs aucun intérêt si l’on se penchait sur l’épaule les uns des autres.
J’aime beaucoup Moretti, Delvaux, Magritte, Soutine. J’admire les peintres expressionnistes allemands. Ceux dont beaucoup d’œuvres ont été brulées au temps du National Socialisme. Ce sont des cris ! Des expressions très dures.
Je procède un peu de la mise en scène théâtrale. Même dans un paysage. Je pars d’une idée puis le sujet perd de son importante initiale. Il ne me sert que de prétexte… Mais je me refuse finalement à être le critique de mon œuvre. Elle ne m’appartient plus une fois réalisée.
Comment vous sentez-vous devant la toile encore vierge ? Souvent angoissé. Exactement comme l’écrivain devant la page blanche. Dès que j’ai un point de départ, c’est fini. Je suis lancé. Mais il me reste toujours ce sentiment d’angoisse pour les toiles en cours. J’ai dans les poches de nombreux bouts de papier sur lesquels je note n’importe où, même la nuit quand je me réveille parfois, des idées. « Ne pas mettre un arbre derrière cette chaumière », « déplacer ce bosquet »…
Il y a un côté obsessionnel dans la peinture. On engage souvent des paris contre soi-même. Même si l’observateur étranger peut considérer le résultat comme anodin.
Dans quel environnement aimez-vous peindre ? Seul. Sans observateur. Sans bruits. Rarement avec de la musique.
Autant dessiner est convivial, autant peindre est personnel. Encore comme en cuisine ; vous aimez poser sur la table un plat bien préparé, mais pas être observé aux fourneaux. Même sentir mes enfants peindre dans un coin, me gêne. La couleur est instable. C’est une alchimie qui demande de la précision. Posée sur la toile elle continue à vivre. Il faut y être attentif. Ne pas être distrait.
Et vos bouquets ?
Mes bouquets sont toujours des prétextes. Ce sont des symboles qui ne s’expliquent pas ou alors ils s’évanouissent. Pour moi un bouquet peut être joyeux ou inquiétant. Je ne regarde pas de fleurs lorsque je peins un bouquet. Il m’est arrivé de n’y mettre pratiquement aucune couleur ! Ils naissent sans choix délibéré. Le choix délibéré ne sert que lorsque l’on est fatigué. Comme si c’était au bâton sur lequel on s’appuierait à l’occasion.
Interview de G. Laflute, Art et Gastronomie n°4, Octobre 1989.
Gérard Gouvrant
Gérard Gouvrant est un peintre figuratif expressionniste renommé de l'Ecole française contemporaine.
Gérard Gouvrant, né à Paris en 1946, est un admirateur de Bernard Buffet. Cette influence se caractérise par une expression linéaire très poussée où le graphisme domine souvent la couleur.
Après de sérieuses études de dessin, il commence à exposer ses toiles, très jeune. Il est rapidement sollicité pour des Salons à Paris mais aussi à Cannes, Deauville et le Touquet.
Après l’utilisation de l’acrylique, l’artiste se tourne vers la peinture à l’huile. Il réalise les traits noirs qui cernent les formes grâce au « traînard », pinceau à longs poils de martre, auquel il ajoute un prolongateur, qui est comme une extension de sa main.
Sa rencontre avec Melle Montag, la compagne du peintre Jean Eve sera déterminante. Tout comme celle avec Marcel Spilliaert, expert en tableaux modernes et contemporains. Sa carrière s’ouvre ensuite à l’international avec des expositions en Suisse, au Luxembourg, aux USA (Hemisphere Gallerie à Hallandalle, Galerie Transoceana à Chicago, Sudio Gallery à Washington, puis à Hong-Kong, Tokyo, Séoul… Certaines de ses toiles commencent à atteindre, en salle des ventes, une côte intéressante.
En 1990, il réalise une fresque pour l’Institut Universitaire de Technologie de Roubaix (4 x 3m) en association avec le groupe d’étudiants Patchwork. A Paris, l’une de ses fresques décore un moment le Palais des Congrès (10 m x 3m).
Article de Thierry Demaubus
Si vous n’aviez pas été Gouvrant, qui auriez- vous voulu être ?
G.G. : Charlie Parker, John Coltrane ou Ben Webster. Le jazz, c’est la musique du XXe siècle. Comme dans le jazz, j’essaie de trouver le mouvement dans ma peinture et si je peux, le swing.
Gérard Gouvrant est le roi de la pirouette, un jongleur de mots invétéré, un faux naïf. “Ma peinture a une résonance chez une multitude de gens car je peins l’inconscient collectif. Je suis un peintre “jungien qui s’ignore” lance- t-il en guise de boutade. Ami de Rabelais, de Céline et de Clovis Trouille, des artistes qui en ont, Gouvrant déborde d’imagination comme sa peinture. Avec lui, “ce qui était donné devient l’inconnu” et l’on plonge dans la spirale du rire et du délire.”
T.D. : Pourquoi cette omniprésence des clowns dans votre peinture ? Comment définiriez-vous votre style propre ?
G.G. : Les clowns sont pour moi une manière de re¬présenter la vie de tous les jours avec ses trames.
C’est une sorte de passe-partout, un média. Le titre du tableau joue un rôle important. Je mets toujours le titre une fois la toile achevée. Les clowns incarnent les moments de transformation de l’existence. C’est comme un kaléidoscope.
Chaque personne peut réagir selon sa propre culture.
Quant au style, c’est un style figuratif, narratif. Cela évoque parfois la bande dessinée - à cause de l’importance du dessin - ou encore la nouvelle figuration.
Je n’ai pas attendu Combas pour peindre comme cela. Déjà en 1972, un visiteur d’une de mes expositions m’avait confié : “j’aime vos fleurs parce qu’elles ne ressemblent pas à des fleurs” !
Que pensez-vous du phénomène rétrospectif consacré aux Impressionnistes et de cet engouement du public ? Autrement dit, à quoi tient selon vous l’importance de Monet et Cézanne eb peinture, aujourd’hui ? A leur rapidité d’exécution... L’engouement tient au fait que c’est joli, que c’est de plus en plus joli. Comme disait Bernard Buffet : “j’ai horreur des impressionnistes”. La peinture de Renoir n’est qu’une dérive, un avatar de ses travaux de faïence.
Goya, Ingres, Delacroix, voilà de grands peintres. Il y a des gens qui tremblent devant un Goya. Comme Delacroix, c’est un peintre qui en voulait.
T.D. : « Toutes les valeurs sont des valeurs humaines, des valeurs relatives, en art comme ailleurs »... Pourtant il existe un consensus, « fondé sur la distinction constante entre ces valeurs qu’on trouve dans l’art seul et les valeurs qu’on peut trouver ailleurs. Le kitsch, en vertu d’une technique rationalisée qui bénéficie de la science et de l’industrie, a réussi à gommer cette différence dans la pratique » a écrit Clément Greenberg. Quelle doit être selon vous la vraie valeur de l’art ?
G.G. : A l’inverse de Cézanne qui se voyait comme un “soldat” de la peinture faisant son bout de chemin, je pense qu’il vaut mieux être objecteur de conscience et se faire un petit bout d’autoroute (rires).
Non, sérieusement, la vraie valeur de l’art, c’est d’arriver à ce que tous les gens du monde puissent se donner la main... et se les laver ensuite (rires). C’est d’avoir le pouvoir de faire pleurer un dictateur...
G.G. : Je suis, je le confesse un visiteur assidu de certains musées, notamment du musée d’Orsay que je considère être une réussite. Cela ne m’empêche pas de penser que la plupart des musées sont avant tout des cimetières faisandés.
En ce qui concerne la fondation, j’imaginerais mieux un mausolée à entrée payante (rires).
T.D. : Quelle est votre revue préférée ?
G.G. : Hormis, Valeurs de l’Art, je dirai le collection¬neur français, publié par Escaro du Canard enchaîné !
Gérard Gouvrant a bien voulu se plier à notre jeu de questions-réponses.
T.D. : Le mot que vous préférez ?
G.G. : Silence.
T.D. : Le mot que vous détestez ?
G.G. : Indifférence.
T.D. : Votre peintre préféré ?
G.G. : Clovis Trouille.
T.D. : Votre écrivain préféré ?
G.G. : Céline.
T.D. : Votre film préféré ?
G.G. : “Le plus escroc des deux” avec Michael Caine.
T.D. : Votre personnage préféré ?
G.G. : W.C. Fields, comique-jongleur américain.
T.D. : Quel est le comble pour un artiste ?
G.G. : De se faire payer ! »
T.D. : Aujourd’hui, on pourrait dire qu’il y a d’un côté le kitsch (le goût populaire) et de l’autre, l’avant- garde (le contemporain, le conceptuel...) Où situez- vous votre peinture ?
G.G. : C’est une peinture à vivre, une peinture d’ambiance. Une peinture de bon vivant. C’est un peu comme une recette de cuisine, il faut que ça prenne. Et comme le disait Toulouse-Lautrec, c’est comme “les gâteaux pour bien boire”.
Vous mélangez 200 g de farine avec 150 g de parmesan, un jaune d’œuf et une pincée de sel, une cuillère à café de levure alsacienne, une pincée de poivre de Cayenne. Vous découpez le tout en petits dés, et vous le chauffez sur une plaque pendant vingt minutes, c’est absolument délicieux.
T.D. : Qu’est-ce qui constitue pour vous la qualité d’un tableau ?
G.G. : Son pouvoir d’évocation. Un bon tableau doit apporter de la nourriture à l’imaginaire. La subjectivité fait le reste ! Je suis très réceptif à l’image comme devraient l’être la plupart des peintres.
T.D. : Considérez-vous le style comme l’apanage d’un artiste ou pensez-vous qu’il peut s’agir d’autre chose ?
G.G. : Bien sûr. Le style participe à la dimension artistique de l’œuvre. Dans ma peinture, il existe une filiation à l’art naïf, à la commedia dell’arte, au théâtre. J’aime les situations cocasses, les personnages goguenards.
Je me rapproche sans doute de Clovis Trouille, mais pas pour le style pictural, uniquement dans la démarche. Chez lui, l’histoire est très explicite, chez moi cela demeure très anecdotique.
T.D. : Ne craignez-vous pas qu’aujourd’hui, l’artiste figuratif soit condamné à surenchérir dans le fa¬briqué, voire le préfabriqué ?
G.G. : Tout a été dit mais tout reste à approfondir.
Je peins comme une écriture automatique. Le sujet vient. Puis le dessin, et les couleurs jaillissent.
J’exécute les traits de manière très énergique.
Pour cela, je peins debout : je donne la priorité au geste, à la spontanéité de l’écriture automatique.
T.D. : Vous considérez-vous comme un provocateur ou un farceur ?
G.G. : Je ne suis ni provocateur, ni farceur. Je suis un collectionneur de situations. Et en plus, je suis un collectionneur de collectionneurs. Car les collectionneurs, c’est l’encyclopédie du monde. Ce que je fais, c’est collecter des futilités que je comptabilise et que je sélectionne dans mes toiles ; l’intérêt, c’est de produire une toi¬le où il ne se passe rien en apparence mais qui, curieusement, titille l’attention de son spectateur (ou voyeur). Quand arrive la toile blanche, il faut bien regrouper ses idées et faire œuvre de concision.
T.D. : Vous arrive-t-il de peindre d’après modèle ?
G.G. : Oui, toujours d’après des modèles à poils... Mon chien Isidor, huit ans, célibataire généralement endurci !
T.D. : Plus sérieusement, quels sont les nouveaux projets pour Gouvrant ?
G.G. : L’organisation d’une série d’expositions en France à partir d’un lieu clos - Couloir, chambre, appartement.
Il s’agit d’un projet itinérant. Le concept : une salle, un endroit qui représente au départ quelque chose de familier mais où il y a des choses à dé¬couvrir. C’est une sorte de monument peint : un lieu commun transformé par l’artiste en un lieu hors du commun, envoûtant, où l’on peut trouver du plaisir à être.
T.D. : Quelle sera l’originalité de cette transformation des lieux ?
G.G. : Des “plafonds volants” ! Ce sont des sous-plafonds peints à adapter dans la pièce. Transportables et modulables, ce sont des plafonds peints de manière automatique.
Une de ces “œuvres” sera conçue comme un couloir- labyrinthe de 20 mètres de long, un couloir initiatique - avec des ouvertures pour pouvoir respirer ! Ce sera la création du monde. Et avec une chaise ou deux, cela de¬viendra un endroit curieux, et plaisant à la fois. Je peux vous garantir que cela ne laissera personne indifférent. Ces œuvres seront conçues pour être montées et démontées facilement comme les décorations des maisons nippones. Je suis un artiste qui adore les gadgets !
Interview par Thierry Demaubus, Valeur de l’art n°36, septembre-octobre 1995.
Article de Thierry Demaubus 2
S’il fallait rapprocher l’art de Gérard Gouvrant d’un artiste de ce siècle, le nom d’Utrillo semblerait le plus juste, avec en plus la modernité et la couleur pure. La palette très vive du Gouvrant des marines, la toile construite sur de subtiles variations, organisée avec une rigueur qui ne lui enlève ni vie, ni légèreté. La réalité est transposée directement sur la toile en faisant l’objet d’une recréation en plans plus simples, en couleurs plus pures, en formes mieux senties.
Commençant à partir de la nature, d’où il extrait un rythme, Gouvrant la déstructure en plans soigneusement établis, dont les relations créent la forme et l’espace. Les couleurs sont lumineuses : jaunes, bleus, orangés sont disposés en pellicules nourries qui en accroissent le contraste et les valeurs. Cernées dans les limites d’un trait léger et strict, elles précisent une forme qui est toujours ferme et nerveuse dans sa légèreté.
Thierry Demaubus, Valeurs de l’art n°55, novembre-décembre 1998.
Espace Lafayette Poissonnière
La galerie : 3 rue de Bellefond 75009 Paris
Article de Thierry Demaubus 3
Gérard Gouvrant, peintre du rire et de la démesure
Gérard Gouvrant est le peintre du rire et de la démesure. Le rire que lui inspire le spectacle de la comédie humaine. La démesure que lui dictent ses clowns et qui lui a ouvert un chemin de découverte pour imaginer une nouvelle réalité picturale, créer un espace imaginaire d’une rare convivialité. La vérité de Gouvrant se situe dans l’expression du mouvement, dans le trait virevoltant avec lequel l’artiste saisit comme une sorte de pulsation la coloration délirante de ses clowns. Gouvrant recherche l’expression plus que l’invention, la vitalité plus que l’impression fugitive, la folie plus que le mystère.
Progressivement le trait s’est fait de plus en plus rapide, elliptique, ne laissant pas de place au vide. La rapidité d’exécution est au service d’une mémoire et d’une imagination prodigieuses. Gouvrant ne copie ni la réalité ni lui-même. Il se construit, se réinvente chaque fois, passe allègrement du comique au dramatique.
Une nature morte de fleurs devient un “bouquet rieur” ; “la nouvelle chorale” est une chorale champêtre de clowns qui chante avec le perroquet moqueur.
La démarche de Gouvrant s’articule autour de la quête à vif de la vraie mémoire, celle que le souvenir efface. C’est un travail frémissant, sur le frémissement nommé vie et non pas de l’imitation d’un modèle nommé vie. La peinture de Gouvrant n’en finit pas de nous surprendre par sa juvénilité extrême, qui écarte toute candeur naïve. Son regard sait ignorer la durée morne factice, pour saisir en permanence l’instant. La vie dans sa désopilance, dans son perpétuel commencement, ses farces, ses ruses.
Gouvrant nous rappelle que le seul bonheur présent, un bonheur à inventer ici et maintenant.
S’il n’y a rien à espérer, demeure peut-être la joie de l’instant et le rire conçu comme force, affirmation, puissance et présence.
Thierry Demaubus, Valeurs de l’art n°57, mars-avril 1999.
Espace Lafayette Poissonnière - Atelier Gouvrant
3 rue de Bellefond
75009 PARIS
Espace Lafayette Poissonnière
La galerie : 3 rue de Bellefond 75009 Paris
Article de Thierry Demaubus 4
Pour Paul Eluard, la terre est bleue comme une orange. La terre, selon Gérard Gouvrant, est peuplée de clowns dont le directeur artistique est Albert Einstein !
Gouvrant, en cette fin du XXe siècle, réinvente à sa manière la fresque, laquelle a consisté jusqu’alors à présenter un moment charnière de l’histoire en un événement sans précédent.
Les clowns qui envahissent la fresque et lui confèrent son côté délirant sont quelque part les décideurs et les acteurs de notre époque. Hommes politiques, artistes… Ces fous du roi qui se moquent de la décadence de la fin d’un millénaire qui rappelle par bien des côtés le Moyen-âge. Ces clowns, ce sont aussi des artistes de la rue, ces badauds, ces savants désabusés, dépassés par le destin du monde. Ce sont finalement, tout simplement, les gens, chacun d’entre nous qui portons nos propres masques, qui nous dérobons au regard des autres.
On connaissait Gérard Gouvrant pour sa proverbiale générosité et sa grande modestie. Depuis vingt ans, il expose à travers le monde ses paysages et ses marines au « lyrisme aceré », et s’est trouvé littéralement choyé par les Américains, les premiers à reconnaître son talent. On dit parfois d’un romancier qu’il vit des histoires intérieures, d’un acteur qu’il vit plusieurs existences à la fois, d’un peintre qu’il projette un paysage d’abord intériorisé. On se demande ce qui a pu poussé Gérard Gouvrant à créer une fresque gigantesque peuplée de certains clowns, si ce n’est sans doute son besoin de nous communiquer sa vision du monde, transcendée par son regard de peintre.
Impressionnante par ses dimensions, cette fresque séduit également par le tour de force réalisé par Gouvrant : faire de ce déploiement d’images, de sensations, de ce véritable tourbillon étourdissant de couleurs une œuvre fragmentaire, décomposable en 100 tableaux possédant chacun son autonomie, son pouvoir de séduction, d’évocation et d’authenticité. Mieux qu’un livre ces tableaux parlent, nous content leur histoire qu’il faut parfois savoir décoder, déchiffrer, à la manière dont on réunit les morceaux d’un puzzle.
Autant dire que ceux qui auront la chance d’acquérir un fragment de cette fresque monumentale « La folle histoire d’Albert qui abandonna le violon pour les allumettes », participeront du même coup à cette immense création, à cette générosité de l’artiste.
Ces fragments, tableaux à part entière, sont les témoins d’un moment-clé de la création dans l’œuvre de Gouvrant et auront une valeur double : celle d’appartenir à un ensemble, à un « corps » de tableaux, chaque élément pouvant être considéré comme un œil de la fresque avec la valeur d’une création unique, irremplaçable trace laissée par un peintre qui passe aux yeux de tous comme un grand de la peinture figurative contemporaine.
Thierry DEMAUBUS.
Espace Lafayette Poissonnière
La galerie : 3 rue de Bellefond 75009 Paris
Article de André Ruellan
Gérard Gouvrand : La Provence :
Pour ce bel artiste célébré grâce à ses étonnants personnages, se muer en voyageur et parcourir la France tels les Romantiques, représente un intéressant challenge et une preuve, comme s’il en était besoin, de son sens inlassable de la découverte complété de l’allégresse de las peindre à sa façon.
Les paysages du Sud manifestent une griserie indéniable pour nombre de peintres, mais Gérard Gouvrant a su les intégrer largement et raisonnablement à son écriture picturale. Jamais la sureté du dessin n’a paru plus évidente sous son trait net, cursif, grâce auquel il incise le motif à sa guise sans perdre son sens du dynamisme, son expression du bonheur et de sensations perçues et transmises sur la toile avec une simplicité gourmande.
Ainsi, tout sereinement, Gérard Gouvrant puise dans ce joli terroir méditérranéen en compositions savoureuses et il capte ainsi l’esprit de chacun des sites sans perdre un pouce de sa personnalité épicurienne et de son style actif et mordant, marqué de son amour pour les premiers plans fougueux et prodigues qui symbolisent si parfaitement l’essentiel du motif et en définissent une large perspective aux ondes généreuses vers un infini gorgé des sortilèges de la nature et des cités de l’homme.
Et s’il n’était que ça ! Mais l’œuvre de Gérard Gouvrant magnifie cette ambiance sereine de l’espace avec la maestria d’une composition ciselée tout en maintenant sa belle unité chromatique en bleu et jaune que complète la complémentarité de verts subtils où il faut, quand il faut, dans un univers architecturé avec l’esprit d’un analyste et le cœur d’un artiste.
André Ruellan, Valeurs de l’Art n°63, mars-avril 2000.
Exposition Métiers de bouche
Exposition de Gérard Gouvrant : Métiers de bouche
Article de André Ruellan 2
Gérard Gouvrant : un créateur avide d’atmosphère et de saveur
Sur les toiles de Gérard Gouvrant, le rire, du moins le sourire est présent et affirmé. Donc du bonheur, avec de temps à autre, le frémissement du regard, l’expression qui laisse apparaître un fugace sentiment de détresse, de solitude ou d’infortune au sein de ces foules bruyantes et colorées, d’une gaieté quasi émouvante, signature subtile d’un peintre puissamment ancré sur les êtres et qui en saisit si brillamment les facettes généreuses et rieuses comme les pans d’ombres exacerbés d’ivresse.
C’est qu’il puise dans la vie, Gérard Gouvrant en créateur avide d’atmosphère et de saveur, lorsqu’il se confronte avec chaque épisode rural, urbain, marin ou légendaire. En épicurien soucieux de transmettre les richesses terriennes de toutes régions, il n’en demeure pas moins le témoin implacable de l’homme, le prônant et le dévoilant tour à tour d’un étonnant coup de pinceau expressif et cursif. Ces personnages hors du temps, il les capte par son humour qui dévaste la convention et grâce à la générosité acidulée d’une composition singulièrement attachante que dispense le peintre tout autant en peinture qu’en lithographies.
C’est ainsi que Gérard Gouvrant incise à vif âmes et motifs tout à sa guise et à son inspiration et en exprime le pittoresque et une certaine férocité de rires qui ne sont pas que spectacles joyeux ou dérisoires, mais ben la marque d’une civilisation contemporaine parfois délirante et illusoire.
André Ruellan, Valeurs de l’Art n°67, novembre-décembre, 2000.
Exposition Métiers de bouche
Exposition de Gérard Gouvrant : Métiers de bouche
Article de André Ruellan 3
Gérard Gouvrant : du bonheur et de la bonne humeur
Personnages, paysages, quelle maestria constante du dessin lorsque, de prime abord, Gérard Gouvrant aborde ses thèmes favoris qu’il capte avec une belle humeur, et conduit hors des sentiers battus de la convention picturale.
En voilà un artiste gourmand d’atmosphères, des saveurs dont il submerge motifs, sites, villages, cités, marines et maintes scènes de genre ou de situation, où s’ébattent de multiples personnages aussi inattendus que joyeusement transmués.
En effet, bien qu'il s'attache à transmettre en ses œuvres les richesses du terroir en différentes régions, Gérard GOUVRANT se distingue aussi en témoin implacable de la condition de l'homme, le dévoilant ou le vantant tour à tour par son pinceau superbement expressif et grâce à sa palette de couleurs joliment transparentes, tout en ne rechignant jamais sur un bel effet de contraste ou de complémentaire.
Du bonheur souvent, de la solitude quelquefois dans les regards des êtres, compagnons d'infortune dans une foule colorée, excessive, dont les efforts clownesques dissimulent mal une émouvante détresse, magistralement évoquée par une peinture dynamique, aux fines et frémissantes structures.
Rappelons que Gérard Gouvrant, né à Paris en 1946, est un des disciple renommé de l’Ecole française contemporaine et que ses expositions, tant en France qu’à l’étranger, en font un des artistes valeureux de notre temps que se disputent maintes prestigieuses galeries d’art.
André Ruellan, critique d'art, dans et Valeurs de l’Art n°68, janvier-février 2001.
Espace Lafayette Poissonnière - Atelier Gouvrant
L’atelier Parisien de Gérard Gouvrant est né de la collaboration entre Mr Spilliaert, expert en tableaux et le peintre Gérard Gouvrant . Il s’agit d’un lieu dédié à l’artiste et présentant son travail sous différentes thématiques au fil des expositions. Vous pourrez ainsi y découvrir des toiles très colorées et intimistes, se rapprochant de la commedia dell’Arte.
Article de André Ruellan 4
Deux expressionnistes de talent : Juan Cook et Gérard Gouvrant
(…) Gérard Gouvrant est également au rendez-vous de la générosité et de l’humour bien que sa manière diffère incontestablement. Mais talent et analyse sont bien présents en ses œuvres qui décrivent inlassablement et avec un constant intérêt des personnages aux multiples facettes, contemporains ou hors du temps, mais capté par son humour dévastateur de l’académisme, d’une acidité pourtant généreuse et parfois émouvante que reçoivent toiles et lithographies. Que voilà un peintre friand d’atmosphères, de saveurs, pour qui chaque site, que se soit villages, espaces, marines, représente un sujet privilégié, soucieux qu’il est de transmettre la richesse des terroirs, mais aussi en épicurien, en témoin implacable de la nature humaine dont il prône et dévoile tour à tour les travers sans nombre par un trait de pinceau cursif, toujours étonnamment expressif. Ainsi, Gérard Gouvrant incise-t-il âmes et motifs à son gré et en dévoile-t-il le pittoresque par la sérénité et la férocité grâce au rire, dans un style actif, expressif et si particulier.
Du bonheur souvent, de la solitude quelquefois dans les regards des êtres, compagnons d’infortune dans une foule colorée, excessive, dont les efforts clownesques dissimulent mal une émouvante détresse, magistralement évoquée par une peinture dynamique, aux fines et frémissantes structures.
André Ruellan, Valeurs de l’Art, n°72, septembre-octobre 2001.