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Anton Solomoukha

Volver a la lista Añadido el 20 oct 2005

Anton Solomoukha.

"Le Petit Chaperon Rouge visite le Grand Louvre"
Anton Solomoukha
"Le Petit Chaperon Rouge visite le Grand Louvre"
Formé à Kiev, auprès de maîtres aussi prestigieux que Misha Frenkel dans le domaine du théâtre ou Sergueï Paradjanov dans celui du cinéma, Anton Solomoukha se familiarise très tôt avec un art de la mise en scène par bourrage où la multiplication « all over » d’éléments repris du kitsch académique se charge d’angoisser l’impératif de subordination des images à une référence idéologique.
Ce parti pris de l’Ecole de Kiev pour un baroque aux ailes brûlées a ceci de particulier qu’il retourne l’inflation du sens propre à ce style contre les finalités édifiantes que lui avait déjà assignée la Contre Réforme. Il installe durablement Anton Solomoukha dans un espace de création original dont les procédés apparaissent progressivement dans son travail. Déplacement du cryptage assujettissant l’image au mot d’ordre idéologique sur le terrain de la trivialité pornographique ; répétition en boucle ; surgissement du non sens au cœur du dispositif de production du sens par irruption d’éléments décalés … jusqu’au point où la composition admet indifféremment une présentation des figures sous le mode du nu ou du vêtu !
La conquête de ce point d’inertie est une première réponse à la déception suscitée par sa rencontre avec l’art de l’Occident où il vit et travaille désormais. Plus retorse et plus efficace que la propagande socialiste, la mimétique publicitaire du désir et de la séduction qui marque sa forme d’aliénation particulière, lui apparaît comme le nouveau mur à percer. Il lui oppose l’arme la plus explosive ramassée sur son chemin : l’apathie devant l’esprit comme devant la chair, et le contre-investissement qu’elle autorise sur le jeu scénique et l’invention liturgique païenne.

Avec les années 2000, Anton s’éloigne des rivages de la peinture pour se soumettre à la logique de l’installation et son esthétique du simulacre. Optant pour le mode d’expression apparemment simplifié qu’offre la photographie, il entend en fait jouer sur un retrait du geste pictural en rupture avec l’idolâtrie matiériste contemporaine ; comme sur la complexité à laquelle invite le potentiel d’exploration infinie de la composition numérique des images,
Cette approche ouvre du même coup son travail aux retrouvailles avec l’innocence sans ambages des logiques narratives dont ses maîtres avaient le secret. Déjà doté d’une charge iconoclaste propre à déjouer le cliché pornographique par les apports combinés de la répétition et du non sens, son dispositif figural est encore recadré à nouveaux frais par l’intervention de personnages épurés issus de l’univers du conte merveilleux.
Univocité de la mise en lumière sur fond noir, magnifiant les postures figurales en un hommage continu à l’esthétique nocturne et furieuse du Caravage. Déploiement des compositions sur l’axe horizontal rendant simultanément sensibles la déclinaison du motif narratif et sa déconstruction sous l’astreinte de la répétition qui le gomme. Irradiation du pénible petit secret sexuel par la traînée de poudre d’une pornographie allumée aux mèches du non sens !
Le propos n’est-il pas de sauver le Petit Chaperon Rouge d’avoir voulu encore une fois visiter le Grand Louvre ?…
Robert Albouker
Octobre 2007





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Tous les mythes sont recyclables. Qu’ils soient grecs, judéo-chrétiens ou remontés de la psyché, leur universalité reste une référence privilégiée pour le surhomme postmoderne avide de s’identifier à des icônes pour mieux les remplacer. C’est ainsi que de Giorgione au Caravage, d’Ingres au Titien, de Vélasquez à Cranach, Anton Solomoukha revisite les grandes œuvres de la Renaissance ou du Classicisme pour en faire des rébus chorégraphiques et protocolaires. En amalgamant raffinement esthétique de l’histoire de l’art et night clubbing people inféodé à la sous-culture médiatique, ces allégories néo-pompier dressent le tableau chaotique de notre vieille humanité névrotique : scénographie de la jouissance, géométrie de l’orgie, balistique du voyeurisme, architecture de l’échangisme et débandades paniques... Pour ces corps baroques pétrifiés dans la quête d’un bénéfice narcissique idéal, il s’agit secrètement sans doute de voir le loup ou être vu par lui, de le manger ou d’être mangé par lui. Et toujours, bien prendre la lumière de ce simulacre psychique. Messieurs Bosch et Grosz sont arrivés et le Caravage au maquillage.
C’est sans doute pour redonner du sens à son chemin qu’ à corps perdu le Petit chaperon rouge qui s’ennuyait un peu a choisi de jeter sa chair fraîche dans la gueule du Louvre.
Stéphan Lévy-Kuentz

Artmajeur

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