Anne Faucher
PAUL REBEYROLLE À CHAMBORD
C'ÉTAIT EN 2012, LE TEMPS D'UN ÉTÉ DANS LA DOUCEUR ANGEVINE, UN AFFRONTEMENT MAIS AUSSI UN DIALOGUE EXCEPTIONNELS ENTRE PAUL REBEYROLLE ET LE CHÂTEAU DE CHAMBORD
VOUS NE CONNAISSEZ PAS FORCÉMENT LE PREMIER MAIS LE SECOND FAIT PARTI DEPUIS BELLE LURETTE DE NOTRE FLEURON PATRIMONIAL ! PAUL REBEYROLLE À CHAMBORD CE FUT LE CHOC, LE FRACAS, LE CHAOS, L’HORREUR. UN DIALOGUE ENTRE RENAISSANCE ET MODERNITÉ, UN AFFRONTEMENT QUI A LAISSÉ PLUS D'UN KO !
On est sans voix devant ses immenses toiles ou la mort prends possession du paysage et devient à son tour nature. La terre est assassinée et la mort devient vivante. Réminiscence de son Limousin natal, lui le peintre payson, le peintre nature qui n'a jamais renié ses racines. Plus loin des corps ensanglantés, torturés mais vivants sans l’ombre d’un espoir de bonheur ou de vie.
Rebeyrolle l'iconoclaste, le sanguinaire, l’engagé et le désengagé nous donne ici à titre posthume une grande leçon sur le pouvoir, la vie et la mort. La triade éternelle par delà les siècles.
Le pouvoir le fascinait, il savait l'exprimer violemment sans fioritures ni enjolivements. Pour lui, le pouvoir menait le monde, pour lui le pouvoir était aussi une œuvre humaine, une construction sociale. Il nous le montre vu d’en bas, sans solitude ni corruption, c'est si on ose le dire le pouvoir de ceux qui subissent. Le pouvoir qui détruit la vie, la terre qu’il aime tant et les hommes qu’ils fuient. Dans ce pouvoir l’écologie et Rousseau y sont absents, le bonheur dans le pré, c’est pas son truc !
Sa peinture est totale, globale, il y met tout ; les espérances d’un monde meilleur comme le refus de ne pas l’accepter mais aussi une certaine réalité qui devient insoutenable à partir du constat qu'il en tire.
On est paralysé, les mots ne peuvent sortir tant on est submergé d’émotions par ces visions insoutenables. La vie est là, palpitante et prête à vous en découdre mais la mort rode tout autour pour avoir sa part de gâteau.
Rebeyrolle à Chambord c’est le dialogue fou de l’art et du pouvoir que 500 ans séparent et pourtant si proches ! C’est le choc des siècles aliénés par le présent des toiles.
Certainement Léonard de Vinci à dû venir à la lueur de la lune contempler les 50 œuvres d’un mec aussi surprenant que passionnant, un peu à son image qui a tant dérangé !